Denis Le Her Seznec m'avait indiqué lors de notre rencontre qu'il envisageait l'écriture d'un nouveau livre. Le projet avait été reporté suite à des problèmes de santé. Il s'est remis à la tâche.
Denis Le Her Seznec m'avait indiqué lors de notre rencontre qu'il envisageait l'écriture d'un nouveau livre. Le projet avait été reporté suite à des problèmes de santé. Il s'est remis à la tâche.
Avant de découvrir Leon Turrou, l'Américain qui avait rendez-vous avec Pierre Quéméneur le 26 mai 1923, j'ai étudié d'autres pistes notamment Francis Gherdi. Concernant son implication dans l'affaire Seznec, elle conduit rapidement à une impasse tellement le dossier d'instruction est en contradiction avec le personnage. Rien ne colle et il faut twister les faits pour y faire rentrer de force notre marchand de pièces détachées américaines.
C'est le produit de l'imagination de Guillaume Seznec ajoute le procureur Guillot qui réclame sa tête lors du procès en octobre 1924. Guillot, le doute, il ne connait pas.
Voici, ci-dessous, une photo prise du Kremlin, devant le grand palais, dont l'architecture est facilement reconnaissable. Je n'ai pas la date exacte mais c'est autour de 1923. Nous voyons des officiels soviétiques qui quittent le palais où des véhicules attentent. En premier plan, se trouve une Cadillac type 57 vert olive torpedo volant à gauche qui provient des stocks de la première guerre mondiale. On reconnait facilement ces modèles à plusieurs détails notamment les "side light" très typiques. Le capot avant de cette Cadillac est recouvert d'une couverture ou une protection noire utilisée pour éviter que la température du moteur ne baisse de trop. Elle est identique à celle de Quéméneur-Seznec.
Le véhicule tout à gauche avec la vitre arrière arrondie est une Ford T Sedan produite entre 1916 et 1922 (Merci à Albert Baker).
Vers 2019, dans le cadre de mes recherches sur Leon Turrou, j'ai contacté les descendants notamment son petit-fils, Bob. Il connaissait mal la biographie de son grand-père et il m'a renvoyé vers Richard Bareford et Rhodri Jeffreys-Jones.
Rhodri Jeffreys-Jones est un historien, professeur à l'université d'Edimbourg en Ecosse. A l'époque, il terminait l'écriture d'un livre sur Leon Turrou, "The nazi spy ring". Son ouvrage traite de Leon Turrou, agent du FBI dans les années 1938. Il le présente sous un jour très (trop ?) favorable. Bertrand Patenaude a écrit une critique publiée dans le WSJ.
Ma thèse sur l'implication de Leon Turrou (voir Biographie) dans l'affaire Seznec est de très loin supérieure à toutes les explications données à ce jour. Un livre a été publié en 2020-2022; L'affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé.
Bernez Rouz est un ancien journaliste de France 3, responsable des programmes en langue Bretonne. Il a publié un ouvrage, "L'Affaire Quéméneur Seznec" en 2005 aux éditions Apogée. Il a travaillé sur le dossier d'instruction qui est conservé aux archives départementales à Quimper. Il ne s'agit pas tout à fait du dossier original mais d'une photocopie faite dans les années 80 par un TUC. Il s'agit d'un invention des années Mitterrand pour donner du travail aux jeunes. Le jeune en question a fait les photocopies mais parfois elles sont tronquées. Il y a des graphiques sans les légendes.
Mon article précédent démontre implacablement que la police et la justice n'ont fait aucune vérification concernant l'Américain et l'affaire de Cadillac. Nous nous trouvons devant le dilemme suivant :
J'ai trouvé plusieurs questions d'internautes concernant ma thèse sur Leon Turrou et son implication dans l'affaire Seznec.
En préambule, je rappelle ce que j'ai déjà écrit dans un article précédent "Charly de l'affaire Seznec et Leon Turrou sont bien une même et unique personne" :
Dans un article précédent, le code secret de l'affaire Seznec, j'ai expliqué qu'il y avait 21 critères objectifs qui permettent de dresser une carte ultra-détaillée de l'américain Charly ou Sherdy. Ces 21 critères n'ont rien de secret puisqu'ils sont issus du dossier d'instruction archivé à Quimper et à la cour de Cassation à Paris.
J'ai accédé à la totalité du dossier en ce qui concerne l'Américain qui est en affaires avec Pierre Quéméneur ainsi que l'affaire de Cadillac vers la Russie des Soviets.
Dans mon dernier ouvrage "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé"
publié en 2022, j'ai recensé au moins 21 critères concernant l'affaire
de Cadillac. Ces 21 critères proviennent du dossier d'instruction. Ils ne sont dons pas secret. Il y a
d'autres critères additionnels mais dans le cadre de ma démonstration,
je n'ai retenu que les éléments essentiellement récoltés sous
procès-verbaux. J'ai établi un classement en quatre catégories :
En faisant un classement dans mes nombreuses archives sur l'affaire Seznec, j'ai retrouvé des courriers de Guillaume Seznec datés du 11 et 17 mai 1916. Il vient d'arriver à Ouessant. Il semble qu'il soit affecté d'office sur l'ile puisqu'il mentionne une démarche auprès d'un commandant.
"J'ai écrit au commandant d'ici mais il aurait fallu les certificats que vous avez pu obtenir pour que je puisse faire une demande de sursis par voie hiérarchique..."
L'essentiel du trafic est en direct. Le blog en 4eme position autoproclamé 1er blog n'a renvoyé qu'un seul lien sur 150. Il s'agit d'un blog considéré par google comme étant à problèmes, de piètre qualité, peu de trafic, peu d'intérêt, pas d'audience, aucun backlink.
Dans le Journal Belge Le Moustique du 8 janvier 1956, il y a un article sur l'affaire Seznec et l'Américain Charley. Ce journal est assez rare. Bernez Rouz m'en avait parlé mais il n'avait pas trouvé de copie. Un exemplaire a été vendu récemment sur ebay, malheureusement, je l'ai raté :
J'avais contacté le journal mais ils n'avaient pas de copie de cet exemplaire. Si quelqu'un dispose d'une copie ou un scan de l'article, je suis preneur.
Dans un précédent article, je démontrais qu'il n'y avait aucun problème en 1923, pour un voyageur débarquant du Berengaria à 16h00 de contacter n'importe qui en France avant 20h00, soit par télégramme, soit par téléphone. En complément, le R.M.S. Berengaria disposait d'un service de radiotélégrammes. Les passagers pouvaient envoyer des télégrammes depuis le bateau, en mer, vers la terre. Il y a avait aussi des téléphones publics à bord utilisables pendant les escales. Les passagers avaient aussi la possibilité de réserver une place pour la liaison Cherbourg-Paris en aéroplane.
Pierre Quéméneur et Leon Turrou
J’ai rencontré à plusieurs reprises Denis Le Her Seznec. Il m’a indiqué son intérêt pour déposer une nouvelle demande de révision basée sur ma thèse. Je lui ai expliqué en détail la démonstration. J’ai transmis la totalité des preuves sous la forme d’un gros classeur avec des copies de centaines de documents. Il m’a remercié pour la qualité du travail réalisé. Il m’a indiqué qu’il souhaitait écrire un nouveau livre. Il devait aussi rencontrer son avocat, Maître Jean-Yves Le Borgne. Des problèmes de
En préambule, il est nécessaire de rappeler un fait. Lors du procès Seznec en 1924, l'avocat Général Guillot a demandé la mort pour Seznec. Il considérait que ce dernier avait fabriqué de faux documents pour s'approprier la propriété de Quéméneur à Plourivo. En conséquence de quoi, Seznec avait nécessairement tué Pierre Quéméneur. L'affaire de Cadillac vers les Soviets n'existait que dans l'imagination de Seznec. Il est désormais prouvé qu'aucune recherche pour vérifier la réalité de cette affaire de Cadillac n'a jamais été entreprise ni par la police, ni par la justice. L’Américain au nom approximatif de Charly n’a pas été retrouvé car il n’a pas été recherché. Une vague piste sans intérêt et très vite abandonnée a été suivie pendant quelques heures concernant un suédois nommé Scherdin. La Suède, les Etats-Unis, pour la Sureté Générale, c'est du pareil au même. Pourtant les éléments contenus dans le dossier étaient nombreux, précis.
Il faut aussi noter qu’une pièce essentielle a été retirée du dossier d’instruction de l’affaire Seznec.
Il est tentant pour des historiens amateurs ou professionnels de traficoter les documents
pour qu’ils collent à leur vision erronée des choses. C'est la falsification de l'histoire. Claudine Jourdan qui dispose d’un blog sur l’affaire Seznec attire mon attention sur
plusieurs erreurs et manipulations grossières d’un document pour lui faire dire ce qu'il ne dit pas.
Un internaute avait écrit un article de blog :
« A l’époque les paquebots n’arrivaient pas à quai et restaient dans la rade. Des transbordeurs venaient chercher les passagers et c’était très long. Un exemple donné par un document de la Cité de la Mer à Cherbourg montrait qu’en 1925 il fallait aux passagers d’un transatlantique près de quatre heures avant de monter dans les trains spéciaux, qui se trouvaient tout près de la gare maritime"
Leon Turrou et le Charly de l'affaire Seznec sont la même personne. C'est le résultat d'une démonstration scientifique, historique et rigoureuse appuyée sur des preuves indiscutables (voir mon livre Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé). Si la cour de révision avait un jour l'opportunité de se pencher sur la question, elle ne pourrait qu'admettre l'évidence. Dorénavant, il va falloir vivre avec l'idée que Turrou est au coeur de l'affaire Seznec.
Cette chronologie est basée sur de nombreux documents : dossiers du FBI, diverses archives des ministères aux Etats-Unis, immigration et douane, les listes de passagers sur les transatlantiques, articles de journaux Américains comme le New York Times ou de journaux Français. J'ai aussi consulté différents livres comme Bertrand Patenaude : "Big show in Bololand", Rhodri Jeffreys-Jones : "Ring of Spies", Robert Lenzner : "Getty, the richest man in the world". La biographie que l'on trouve sur internet comme le site findagrave présente trop d'inexactitudes sur les 25 premières années et elle manque d'objectivité. Le but de son auteur est de montrer une image lisse et propre de Leon Turrou au détriment de la vérité.
Denis Le Her Seznec semble renoncer à déposer une nouvelle et ultime demande de révision. Il fait état de problèmes de santé incompatibles avec un nouveau et éprouvant combat judiciaire. De plus, il envisageait l'écriture d'un livre qui ne pourra pas voir le jour dans l'immédiat. Mais sur le fond, il est toujours convaincu que Turrou est bien l'américain Charly.
Donc l'affaire Seznec restera en l'état, le symbole de l'erreur judiciaire et d'une institution incapable de reconnaitre ses erreurs. Après tout, ce n'est pas dramatique étant donné l'état dans lequel se trouve la justice en France. Cette affaire restera un symbole. Le doute concernant la culpabilité de Seznec est assourdissant et il le restera éternellement.
Le 7 mars 1939, Leon Turrou fait une conférence radiophonique sur la station KRKD basée à Los Angeles Californie. Il se livre à quelques confidences sur son passé. Il raconte : "En 1923, je suis retourné aux Etats-Unis. A ce moment là, j'avais des économies et j'ai lancé ma première entreprise commerciale qui a été une calamité."
A book was published in May 2022 : "The Federal Bureau of Investigation [2 volumes]: History, Powers, and Controversies of the FBI" by Douglas M. Charles and Aaron Stockham
Bertrand Vilain
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Michel Pierre vient de publier un article sur le site http://leparatonnerre.fr
Il reprend son argumentaire publié dans un ouvrage de 2019, "L'impossible innocence, histoire de l'affaire Seznec".
Sur l'affaire de Cadillac, il écrit :
La loi du 20 juin 2014, offre la possibilité de réviser une condamnation pénale définitive lorsqu'un fait nouveau ou un élément inconnu de la juridiction au jour du procès est de nature « à faire naître un doute sur sa culpabilité ».
Le fait nouveau concerne l'affaire de Cadillac vers la Russie des soviets. Cette affaire a été décrite avec
Ce blog a pour objet d'évoquer les faits nouveaux ainsi que les dernières découvertes sur cette affaire. Aujourd'hui, il s'agit essentiellement du trafic de Cadillac vers la Russie des soviets ainsi que la découverte de l'américain Leon Turrou autour des archives du FBI. Depuis que Denis Le Her Seznec s'y intéresse, une nouvelle demande de révision est à l'étude et elle pourra alimenter l'actualité dans le futur.
In 1923, Pierre Quéméneur disappears on a trip to Paris with Guillaume Seznec to sell Cadillac cars left by the Americans after WWI to the USSR. His body is never found and follows a century of intrigue.
Hairy hands, Cadillacs, and murder. By Cedric interrupted by Melanie :
The Seznec Affair
https://crimemostfrench.com/2021/06/13/episode-6-the-seznec-affair/
Article en Anglais sur Turrou et l'Affaire Seznec. Il s'agit d'une traduction d'un article de Nora Moreau du Parisien / Aujourd'hui en France publié en 2020 à la sortie de mon livre : "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé"
Comme je l'ai expliqué dans un article précédent, Berengaria le 21 mai 1923, l'étau se resserre , Leon Turrou a voyagé avec la Cunard sur la ligne New York Cherbourg Southampton. Il est sur la liste des passagers du transatlantique Berengaria qui quitte le port de Cherbourg le 7 juillet 1923. Pour le voyage aller, il a pu embarquer sur l'un des bateaux suivants :
Une nouvelle version de l'ouvrage Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé est à l'impression et sera disponible dans les prochains jours.
C'est la 3eme mise à jour depuis le lancement du livre. Par rapport à la version précédente de décembre 2020, il y a eu quelques corrections mineures sur la forme.
Sur le fond, j'ai continué mes recherches et j'ai eu accès à de nouvelles archives :
Le 3 novembre 1919, suite à la signature d'un accord avec les Etats-Unis, la France prend en charge la liquidation des stocks Américains. Les parcs américains passent sous la surveillance et le contrôle français.
Nous savons que d'après le témoignage du banquier Salaün, Quéméneur connaissait très bien Charly. Il l'avait rencontré plusieurs fois en février-mars 1923. Tous les détails qu'il donne complétés des informations fournies par Seznec, Ackerman et Pouliquen correspondent exactement à Leon Turrou. Dans la mesure où l'on peut retracer son parcours en 1923, Leon Turrou se trouve toujours aux lieux où il faut et quand il le faut. C'est la preuve que Quéméneur était en lien avec Turrou. La seule chose qui n'a pas été mentionnée est le vrai nom de Turrou. Existe-t-il une autre personne possible que Turrou ? La réponse est définitivement non.
Si nous prouvons que Leon Turrou était bien à bord du Berengaria qui est arrivé à Cherbourg le 21 mai 1923 à 16h00, ce serait quasiment la preuve pure et parfaite de son implication dans l'affaire Seznec. Cela s'ajouterait à un faisceau de présomptions accablant.
Leon Turrou est sur la liste des passagers qui ont voyagé sur le Berengaria le 7 juillet 1923 de Cherbourg à New York. Le Berengaria est opéré par Cunard line. Généralement, le voyage aller-retour est effectué par la même compagnie maritime et souvent sur le même bateau. A moins de concevoir des explications compliquées, Turrou a donc pris un transatlantique de la Cunard line à l'aller comme au retour.
Selon Salaun, entendu sous procès-verbal le 28 juin 1923 : Quéméneur en parlant de Charly "Un ami de Paris qui occupe certainement une bonne situation en Amérique."
Quand j'ai découvert l'annonce O.I.R. j'ai effectué des recherches d'abord sur google, puis dans les archives françaises, dans les journaux, le bottin, puis dans les archives US et Russes en traduisant O.I.R. en cyrillique. Il y a bien sûr des résultats à diverses périodes mais je n'ai rien trouvé pour 1923. J'ai aussi cherché si O.I.R. pouvait correspondre à un code sans résultat.
Interrogé sous procès-verbal le 28 juin 1923 sur demande du commissaire Vidal, le chargé de clientèle Saleün dit que "Je [Quéméneur] dois acheter au comptant ces voitures pour les rassembler dans un garage pour les livrer ensuite dans un autre garage par série de 10 où elles me seront payées comptant immédiatement. Ces transactions doivent rapporter deux peut-être trois fois le montant versé". Ce chiffre de deux ou trois fois le montant versé passe-t'il le contrôle historique ? Est-ce crédible ?
Au départ, nous avons 3 annonces qui pourraient correspondre à celles vues dans un journal par Quéméneur. Pour compléter le blog de Claudine, une seule des trois passe le contrôle historique.
Echange entre les 2 plus grands spécialistes de l'American Relief Administration en Russie de 1921 à 1923: Bertrand Patenaude et George Nash.
The Heritage Foundation : A.R.A.
Nous avons démontré dans notre ouvrage "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé", preuves à l'appui, que l'annonce Bollon n'est pas celle dont parle Quéméneur. La date de publication ne correspond pas aux faits établis et Bollon qui est un professionnel connu dans le monde de l'automobile a indiqué ne pas connaitre Quéméneur, ni Seznec. Il y en a donc forcément une autre. La seule jamais publiée en janvier/février 1923 est l'annonce O.I.R. du journal L'Auto.
La finalité de ce blog est d'être complémentaire avec mon enquête publiée dans mon ouvrage "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé". Il ne s'agit pas de le remplacer mais d'apporter des éclaircissements liés à l'actualité de l'affaire Seznec, de publier de nouveaux documents rares ou des vidéos. Je ne pille pas l'internet pour publier du contenu vu et revu en m'appropriant les écrits et le travail des autres en faisant du copié/collé. Tous mes écrits sont 100 % exclusifs.
Lors d'une demande de révision faite par Marie-Jeanne, le banquier Salaün est interrogé par l'Ouest-Eclair le 22 avril 1926. Voici ce que lui a dit Pierre Quéméneur :
Une révision se compose de 2 éléments :
- un fait nouveau inconnu du jury lors du procès
- ce fait nouveau doit lever le moindre doute sur la culpabilité
Il faut aussi garder à l'esprit que la justice est un monopole d'Etat. En matière pénale, l'Etat doit rechercher les preuves. Il dispose d'une police pour cela, la police judiciaire.
Dans la demande de révision en préparation, nous avons 4 faits nouveaux qui lèvent de sérieux doutes sur la culpabilité de Guillaume Seznec
Selon les archives du FBI, Turrou serait impliqué dans la vente de documents douteux pour un montant de $280 000 liés au conflit entre la Saudi-Arabia oil et le milliardaire Aristote Onassis :
En 1951, une enquête parlementaire est diligentée par le parlement des Etats-Unis concernant une fraude massive lors de la liquidation des stocks en Europe après la seconde guerre mondiale. Le major Turrou est impliqué car en tant que responsable du suivi des appels d'offres, il aurait touché des commissions et pots-de-vins. Ce scandale va éclabousser jusqu'au président des Etats-Unis, Harry Truman à cause de l'implication de son aide de camp, le Maj. General Harry Vaugham pour des faits de corruption en lien avec cette affaire.
Si le nom de Turrou avait été choisi au hasard dans le bottin des abonnés au téléphone aux Etats-Unis, la question ne se poserait pas. Le transatlantique Berengaria quitte New York le 15 mai 1923 pour arriver à Cherbourg le 21 mai 1923 à 16h00. L'affaire Seznec démarre le même jour vers 20h30 par un appel téléphonique de Guillaume Seznec. Pourquoi cet appel spécialement le 21 mai à 20h30 qui est un jour férié ? Il s'est donc bien produit un évènement déclencheur ce jour-là qui entraine automatiquement d'autres événements dont le rendez-vous du samedi 26 mai entre Pierre Quéméneur et l'américain Sherdy.
La fiche Wikipedia sur Turrou présente de nombreuses inexactitudes factuelles. Elle est basée sur une courte biographie d'un certain John F. Barlow. Ce dernier a repris les informations données par Turrou lui-même dans diverses interviews et dans ses livres. En réalité tout est faux ou presque. Quand le FBI a fait des recherches en 1938, ils se sont aperçus que la seule information exacte était sa date de naissance. Par exemple, Turrou indique s'être engagé dans la Légion Etrangère en France pendant le premier conflit mondial. Les recherches entreprises par le FBI n'ont pas permis de confirmer cette information.
Selon les archives du FBI en date du 27 janvier 1949, "Le Colonel Francis E. Howard, CUP, Provost Marshal General, Department of the Army, Washington DC a été avisé que Turrou n'est pas admissible à être employé à nouveau au FBI..son dossier contient un memorandum dans lequel le Lieutenant Colonel Karl Marsh, en charge du CID (Intelligence Militaire) sur le théâtre des opérations en Europe est convaincu que Turrou est incompétent,...qu'il a reçu une promotion [d'officier] en échange d'un prêt de $11 000...aussi en 1948, il a créé la consternation au Departement d'Etat à cause de soupçons, alors qu'il était officier chef compliance, d'être impliqué dans un trafic illégal des stocks américains en France.
J'ai beaucoup de sympathie pour Denis Le Her Seznec. Nous avons parfois des désaccords sur telle ou telle interprétation de faits. Nous n'hésitons pas à nous dire les choses franchement. J'ai pensé, il y a longtemps, que Guillaume Seznec était coupable et c'était une erreur de ma part. Je peux aujourd'hui démontrer qu'il est innocent et j'espère que le processus en cours pour obtenir l'annulation de la condamnation de 1924 aboutira.
Le 22 mai 1923, "Quand Haskell vint pour récupérer le paiement, Lander et Volodin le remercièrent au nom du Posledgol pour la vente d'automobiles à un prix aussi raisonnable." (Bertrand Patenaude Big Show in Bololand page 469 Stanford).
Le commissaire Vidal et son adjoint Bonny creusent du côté de Houdan. Ils sont de la Sûreté Générale, la Secrète comme les Dupont et Dupond.
C'est une question qui sera soulevée lors d'une prochaine demande de révision. Guillaume Seznec a indiqué avoir déposé Pierre Quéméneur à Dreux puis à Houdan. Son témoignage est pour le moins confus.
Dans la primo enquête du notaire Pouliquen effectuée début juin 1923, Guillaume Seznec affirme que les Cadillac en état de marche seront payées au prix uniforme de 30 000 FF (Bernez Rouz page 84 ed Apogée).
Le moins que l'on puisse dire est que le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti n'est pas d'un enthousiasme débordant à l'idée de rouvrir pour la nième fois le dossier du bagnard. Pour le ministre, dans un courrier en date du 4 aout 2021 adressé à Bertrand Vilain, "l'affaire Seznec est une affaire historique qui s'est déroulée il y a près d'un siècle". Il arrive à nous situer l'affaire dans le temps, c'est déjà ça. D'un autre coté, on ne peut pas lui reprocher un certain manque d'intérêt, lui qui doit gérer l'un des trois piliers de la République qui se trouve quasiment à l'état de ruine. Les prisons sont surchargées, les délinquants notoires et multirécidivistes sont relâchés le jour même de leur arrestation, les dealers font la loi à coup de rafales d'armes automatiques, le terrorisme plane sur nos têtes. Le Code pénal n'est plus appliqué sauf pour les délits et crimes les plus graves, et encore ou alors quand l'Etat peut récupérer des sous comme les excès de vitesse à 81 km/h avec les nouveaux véhicules avec radar mobile.
Jean-Louis Catastagnède est un haut magistrat auprès de la cour de Cassation. Lors de la révision de 2006, il occupait la position de conseiller rapporteur. Selon le dictionnaire juridique: «Devant la Cour de cassation, un Conseiller rapporteur est désigné dans chaque affaire, pour rédiger un rapport écrit dans lequel après avoir relaté succinctement les faits et la procédure suivie, il analyse en détail les moyens de droit fondant le pourvoi lesquels sont étudiés tant au regard des Lois que de l'évolution de la doctrine et de la jurisprudence. Le rapport se termine par l'énoncé de l'opinion du Conseiller sur la nature de la décision qui lui paraît devoir résulter de son analyse. Le rapport est suivi de l'avis du Parquet général.»
Cette phrase me hante car elle est une des clefs de toute l'affaire Seznec, page 41, dans "Mon père l'inspecteur Bonny" de jacques Bonny :" Moi, qui avais participé à l'enquête, j'étais certain qu'il avait tué le conseiller général Quéméneur. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai eu la certitude, pour ainsi dire formelle, que Seznec était innocent. Et pourtant, il est au bagne depuis plus de vingt ans et par ma faute, parce que je me suis trompé de bonne foi..."
Toute la culpabilité de Guillaume Seznec repose sur des sophismes. Il s'agit de raisonnements qui ont l'air vraisemblables mais qui sont faux car basés sur une erreur de logique.
Le seul problème vraiment sérieux pour comprendre toute l'affaire Seznec est de se poser cette question : Y a-t-il eu une affaire de vente de cadillac à la Russie des Soviets en mai 1923 ?
La documentation en français sur la Tcheka-OGPU concernant la période Dzerjinski de 1917 à 1926 est très peu fournie. Peu d'historiens francophones indépendants (non communistes ou non trotskistes) ont travaillé sur le sujet notamment après l'ouverture partielle d'archives de la période post-soviétique. Il existe une documentation plus riche en langue anglaise. Il est parfois indispensable d'aller à la source.