jeudi 28 avril 2022

Michel Pierre se trompe

Michel Pierre vient de publier un article sur le site http://leparatonnerre.fr

Il reprend son argumentaire publié dans un ouvrage de 2019, "L'impossible innocence, histoire de l'affaire Seznec".

Sur l'affaire de Cadillac, il écrit  :


Dès le début de l’enquête, les autorités s’interrogent sur ce commerce d’automobiles destinées à l’Union soviétique rapporté par Seznec et qui expliquerait le voyage des deux hommes à Paris. D’autant que ce trafic n’a jamais eu le début des commencement de la moindre réalité. En 1923, l’URSS peut acquérir légalement des véhicules neufs et ne se serait-pas encombrer d’un projet foireux d’acquisition de véhicules d’occasion, vieux d’au moins cinq ans, et sans utilité. Les Soviétiques avaient besoin de tracteurs, pas d’anciennes voitures destinées à l’origine à des officiers américains sur le front. De plus, comment imaginer qu’ils auraient, pour cela, fait appel à nos deux bretons ?  c’est un scénario de « Pieds-Nickelés ».

Malheureusement tout est faux ou presque dans ce que Michel Pierre affirme. Je vais le démontrer en détail.

Michel Pierre : Dès le début de l’enquête, les autorités s’interrogent sur ce commerce d’automobiles destinées à l’Union soviétique rapporté par Seznec et qui expliquerait le voyage des deux hommes à Paris.

Réponse Bertrand Vilain : Michel Pierre n'indique pas quelles sont les autorités qui s'interrogent ? En réalité, ni la police, ni la justice ne croient dans cette affaire de Cadillac vers la Russie des Soviets. Il ressort du dossier d'instruction et d'autres archives françaises qu'il n'y a pas eu la moindre enquête, ni la moindre vérification concernant ce trafic. J'ai publié dans mon livre "L'affaire Seznec, les archives du FBI ont parlé" page 172, un document qui le prouve.

MP : D’autant que ce trafic n’a jamais eu le début des commencement de la moindre réalité.

BV : Cette affirmation ne repose sur aucune preuve. En réalité, il y a bien eu une affaire de Cadillac avec la Russie. Tous les détails fournis par Pierre Quéméneur et Guillaume Seznec sont vrais. J'ai écrit, toujours dans le même livre, un chapitre sur la question.

MP : En 1923, l’URSS peut acquérir légalement des véhicules neufs et ne se serait-pas encombrer d’un projet foireux d’acquisition de véhicules d’occasion, vieux d’au moins cinq ans, et sans utilité.

BV : Cette phrase ne veut pas dire grand-chose. De qui parle Michel Pierre en utilisant le terme d'URSS ? s'agit-il des véhicules destinés à des membres du gouvernement, aux différentes administrations, aux entreprises publiques, aux entreprises coopératives, aux entreprises privées ? aux particuliers ? aux représentations étrangères ? En 1923, un décret du gouvernement autorise l'importation de véhicules neufs ou d'occasion de l'étranger. Ce décret est reproduit dans mon livre, "L'affaire Seznec, les archives du FBI ont parlé" page 75 paragraphe 8.1.1 les décrets concernant l'importation d'automobiles.

MP : Les Soviétiques avaient besoin de tracteurs, pas d’anciennes voitures destinées à l’origine à des officiers américains sur le front.

Réponse BV : Le terme "soviétiques" ne veut rien dire dans le cas d'importation d'automobiles. Michel Pierre parle-t-il des membres du gouvernement qui auraient besoin de tracteurs ? parle-t'il d'administrations ou de la police politique ? La GUEPEOU traque-t'elle la classe bourgeoise et les contre-révolutionnaires dans des courses poursuites folles en tracteurs dans les rues de Moscou ?

MP : De plus, comment imaginer qu’ils auraient, pour cela, fait appel à nos deux bretons ?  c’est un scénario de « Pieds-Nickelés »

Concernant, l'importation de véhicules, il y a eu beaucoup de circuits légaux ou illégaux. L'URSS n'a pas fait appel à nos deux bretons. En 1923, l'importation de véhicules chez les Soviets n'est pas un monopole d'Etat. Avec la N.E.P. n'importe qui peut s'installer négociant-importateur. Il faut juste obtenir une licence. Il y a des marchés passés par l'Etat notamment avec Ford par l'intermédiaire du futur milliardaire américain installé à Moscou, Armand Hammer. Je recommande la lecture de son livre "The quest of the Romanov treasure". Ce dernier a donné des idées à d'autres américains...

En conclusion, Michel Pierre connait très mal son sujet. Il est confus, approximatif et il émet des opinions ou remplace son absence de recherches par des hypothèses peu crédibles. Au final, je dis à Michel, que j'apprécie par ailleurs, que toutes ses affirmations ne sont pas sérieuses.

Ce qui m'amuse parfois mais de moins en moins avec cette affaire est que dès que j'affirme une chose avec une démonstration appuyée par des documents d'archives, je ne trouve plus personne capable de répondre avec des arguments de même nature avec un fait ou une affirmation, démonstration, preuve. Quand je trouve ces 3 éléments, je peux débattre. Dans le cas contraire, j'ignore. Nous assistons avec effarement certains quitter le champs de la raison pour celui de croyances irrationnelles et intolérantes. Ces gens-là sont incapables de démonstration. Ils remplacent la réflexion par la répétition sans fin des mêmes erreurs, par l'invective et l'injure. N'ayant ni le gout, ni de temps à perdre avec ce genre de divagations intellectuelles, je préfère travailler de façon efficace pour apporter ma contribution à la prochaine demande de révision. Avec les éléments dont nous disposons, l'innocence de Guillaume Seznec ne fait aucun doute.

Michel Pierre L'impossible innocence
Michel Pierre, "l'impossible innocence"



 


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