vendredi 28 février 2025

Le rapport Camard du 1er juin 1956

Mise à jour au 28/02/25 : Je viens de recevoir une réponse indiquant que je suis autorisé à accéder au rapport Camard. Cela nécessite un déplacement sur Paris.

 


 

Après vérification, le rapport Camard en date du 1er juin 1956 est conservé à la Bibliothèque Nationale sous la cote : 20210559/9. Cette dernière n'est pas accessible librement du fait de restrictions légales. J'ai donc fait une demande de consultation dérogatoire aux motifs suivants :

"Je prépare un rapport pour Denis Le Her Seznec, petit-fils de Guillaume Seznec. Il souhaite déposer une nouvelle demande en révision pour la réhabilitation de Guillaume Seznec. J'ai fait une demande dérogatoire pour accéder au dossier d'instruction Seznec conservé aux archives du Finistère qui a été acceptée. Je souhaite pouvoir le consulter ou obtenir une copie digitale du rapport Camard. Je suis l'auteur d'un livre sur l'affaire Seznec et les archives du FBI."
 

Affaire de Cadillac vers février ou mars selon Métais

 


Hilaire Métais est un plombier en relation d'affaires avec Seznec. Il indique dans une déposition prise par le commissaire Cunat en date du 13 septembre 1923 :

jeudi 27 février 2025

Les erreurs des écrivains et historiens sur l'affaire Seznec

Comme je l'avais expliqué dans un précédent article sur ce blog : le-dossier-seznec-des-archives-du-Finistère, il y a des erreurs chez divers historiens et écrivains de l'affaire Seznec. 

Bernez Rouz a travaillé selon ses dires sur la photocopie du dossier. Elle avait été réalisée par un TUC (Travaux d'Utilité Collective). Il s'agissait de donner du travail à des chômeurs dans les années 80. Le TUC probablement peu motivé avait photocopié le dossier avec des parties manquantes sans que cela ne le gène beaucoup. Comme l'a signalé Claudine Jourdan au sujet du témoignage de Thérèse Mallet, cela peut expliquer pourquoi Bernez Rouz indique que Thérése Malet a vu Seznec le 25 mai 1923 vers 23h00 alors que sur le procès-verbal, elle indique bien la nuit du 19 mai au 20 mai du coté de Bazainville.

 

mercredi 26 février 2025

Demande de révision Guillaume Seznec : Le rapport Vilain

 

Bertrand Vilain Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé



Il y a un accord de principe pour déposer une nouvelle demande en révision. Je travaille actuellement sur la constitution d'un rapport qui servira de source pour la rédaction des conclusions qui seront déposées par l'avocat à la demande de Denis Seznec devant la commission de révision. J'ai appelé modestement ce rapport, le rapport Vilain.

Ein großes Problem le 26 mai au bureau de poste 3 Bd Malesherbes Paris

 

 

Avocat Philippe Lamour à droite Bonny au centre

 

Il y a un très gros problème avec la journée du 26 mai, au bureau de poste 3 boulevard Malesherbes à Paris.

Le notaire Pouliquen indique que le pli chargé avec recommandé ne pouvait être arrivé le 26 mai puisqu'il avait été expédié le jour même. Il ne nous explique pas comment le destinataire, Pierre Quéméneur, pouvait être au courant ? Pouliquen avait-il réussi à contacter son beau-frère le 26 mai pour l'avertir ? Pourtant, il écarte tardivement la date du 26 mai pour le 2 juin en invoquant cette raison.

mardi 25 février 2025

Index du dossier Seznec

 


 

Pour information, parallèlement à la lecture des pièces du dossier d'instruction et d'archives, j'ai commencé à indexer les 6000 pages. Voici un extrait du dossier 443 qui correspond au volume 1 (7 dossiers 443 à 449) qui comprend 990 pages.

 

Preuve de l'innocence de Seznec : juxtaposition des 4 procès-verbaux de la journée du 22 mai 1923

(mise à jour de cet article suite à la lecture du pv seznec devant le juge d'instruction Campion du 1 er sept 1923)



 

Comme le souligne très justement Claudine Jourdan sur son blog, si l'on juxtapose les dépositions de Gabriel Saleun, du notaire Pouliquen et de Seznec, nous arrivons à la preuve que Seznec a bien remis l'équivalent de 4040 dollars or à Pierre Quéméneur le 22 mai entre 12h00 et 13h45.

 

lundi 24 février 2025

Le rapport Camard sur la journée du 26 mai 1923

 Le notaire Pouliquen dans sa plainte du 21 juin 1923, déclare que :

"Le lendemain de ce jour c'est à dire le 26 mai, une personne se présentait au bureau de poste, N°3, Boulevard Malesherbes, à Paris, et demandait au guichet de la poste Restante si un pli chargé n'était pas arrivé à l'adresse de M. Quéméneur Pierre, négociant à Landerneau. Sur la réponse négative de l'employée, cette personne, qui n'a pu être encore identifiée, se retira et ne s'est plus représentée depuis."

 

dimanche 23 février 2025

Quéméneur, vendeur d'automobiles

 

 Source : Archives du Finistère

 

Le dossier d'instruction et d'archives de pièces diverses de l'affaire Seznec nous apprend que Pierre Quéméneur est un connaisseur en matière d'automobile voire un passionné. Il s'y intéresse de très près. Il n'hésite pas à acheter et à revendre dès qu'une opportunité se présente. 

Le 6 avril 1923, il écrit à Valloris au sujet d'une invention. Quéméneur rappelle qu'il a proposé de lui vendre une petite voiture conduite intérieure. 

samedi 22 février 2025

Carnet des dépenses de l'affaire de Paris

 Feuille d'un carnet saisi dans la valise de Seznec lors de son arrestation :

 


source :  Archives du Finistère

 

Carnet de dépenses Quéméneur, trouvé dans la valise au Havre

 

 
source : Archives du Finistère


 

vendredi 21 février 2025

Les anti-Seznec et le dossier d'instruction

 


 

Parmi les anti-Seznec les plus notoires, nous avons l'historien Michel Pierre qui a écrit un ouvrage sur l'affaire Seznec en 2009. Il n'a pas eu accès au dossier d'instruction conservé aux Archives du Finistère. Sa thèse est basée, assez souvent, sur des chaînes d'affirmations dont l'origine se perd et qui relèvent du téléphone arabe. 

Visite de Traounez vers le 26 mars 1923

Quéméneur écrit le 26 mars 1923 à "Guiomart" de maintenir la cour de la propriété de Traounez dans un état de propreté absolu. Il indique que des visiteurs pourraient aller visiter le site.

Il est possible qu'il s'agisse des époux Seznec. Ce qui laisse à penser que Quéméneur pense déjà à leur vendre sa propriété contre les dollars or et conclure un accord pour associer Seznec à l'affaire des Cadillac. Il est intéressant de constater que les éléments du dossier d'instruction conduisent à démontrer que tout se met en place dès mars 1923 selon les plans du procès-verbal de Saleun. Pourtant, la justice va poursuivre une autre hypothèse avec un aveuglement sidérant, en écartant tous les faits contraires. Pour l'instant, à l'étude du dossier, tout ce que l'on peut reprocher à Seznec est de s'emmêler dans ses explications, d'avoir utilisé une promesse de vente recopiée sur un exemplaire original. Seznec est totalement étranger de la disparition de Quéméneur.



 Extrait du registre du courrier - Archives du Finistère

Recherche de Cadillac par Quéméneur

Quéméneur a bien noté sur son registre du courrier expédié, les recherches de Cadillac en date du 10 et 11 mars 1923.

Quand le notaire Pouliquen affirme que Seznec a proposé une affaire intéressante de Cadillac le 22 mai à son beau-frère, nous savons que ce n'est pas exact. Cela prouve que Quéméneur est discret sur cette affaire. Il n'a pas informé sa famille et surtout pas Pouliquen de ces démarches. Par contre, il s'est ouvert sincèrement au banquier Saleun. Sa déposition est fondamentale. Pourtant, ni la police, ni la justice ne vont en tenir compte. Quéméneur a rencontré l'Américain la première semaine de mars. Tout ce que j'écrivais dans mon livre "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé" il y a 5 ans déjà, se révèle exact dans les moindres détails.

La commission de révision ne peut plus maintenir que Seznec a entrainé Quéméneur dans une affaire de cadillac. Il n'y a pas le moindre élément dans le dossier indiquant que Seznec cherche à se procurer des Cadillac en 1923.

 


 Extraits du registre du courrier de Quéméneur - Archives du Finistère

mercredi 19 février 2025

La révision de l'affaire Seznec est inexorablement en marche...

 


 

Comme je l'ai expliqué, le très partial documentaire sur l'affaire Seznec diffusé par France 3 a été un électrochoc. Ce mauvais réquisitoire anti-Seznec interdisait l'expression d'arguments contraires favorables à l'innocence. Cette censure intolérable sur une chaîne du service public laisse présager le pire sur la liberté d'information et d'expression dans ce pays.

Déposition Marie-Jeanne Seznec 30 juin 1923


 (Archives du Finistère)

 


 (Archives du Finistère)

 

 


 (Archives du Finistère)

 

 

 

(Archives du Finistère)

 

 Je me nomme Marc Marie Jeanne, épouse Seznec âgée de 37 ans, sans profession, demeurant à Morlaix, route de Brest.

Étant à Brest,  j'ai eu à blanchir le linge des divers hôpitaux de l'armée américaine et aussi le linge personnel de militaires de cette armée. J'ai commencé environ 3 ou 4 mois après l'arrivée des premiers contingents américains à Brest et j'ai cessé de m'occuper de ce blanchissage courant 1919.

C'est ainsi que j'ai eu des rapports d'affaires avec un infirmier qui m'a conseillé de profiter de la présence de l'armée américaine pour me procurer et mettre de côté des dollars en or, qui auraient une valeur 3 ou 4 fois supérieure dans 2, 3, ou 4 ans peut-être. Lui-même m'a procuré successivement onze ou douze pièces de 20 dollars au taux de 115 francs. J'ai été incitée aussi à me constituer des économies en pièces d'or des États-Unis. J'ai profité de mes relations d'affaires avec plusieurs militaires ou marins américains qui venaient chez moi, pour leur demander de leur céder leurs dollars en or, de préférence à d'autres personnes. A part quelques pièces de 20 dollars que j'ai achetées à raison de 112 francs, j'ai payé toutes les autres 185 francs, prix supérieur au cours du change d'alors. J'ai payé toutes les pièces de 10 dollars à raison de 57,50 francs.

C'est dans ces conditions que je me suis trouvée en possession, lorsque nous sommes venus habiter définitivement à Morlaix ( j'y suis venue rejoindre mon mari le 11 mai 1919) de quatre-vingt-dix-neuf pièces de 20 dollars et de deux cent dix pièces de 10 dollars.

S.I. Il ne m'est pas possible de vous faire connaître aucun des noms des militaires qui m'ont procuré ces pièces d'or. Celui qui m'en a donné l'idée, était un infirmier de l'hôpital U.S.A. N°6, qui est venu chez moi pendant 2 ou 3 mois.

J'avais toujours été résolue à ne jamais me défaire de ces dollars en or. Même lorsque mon mari a eu des difficultés dans son industrie, je n'ai pas voulu qu'on y touche. J'ai toujours dit à mon mari  qu'il avait assez d'argent dehors, qu'il n'avait qu'à le faire rentrer pour éviter les saisies, qui n'étaient que la méchanceté de la part des gens avec lesquels il était en relation.

En dernier lieu, toutes les pièces d'or que je possédais, étaient rangées par piles dans une boîte en carton très épais, aussi résistant que du bois, de dimensions comme ceci (Ici le témoin indique avec ses mains sur la table, les dimensions suivantes que nous vérifions aussitôt avec un 1/2 mètre : longueur 35 centimètres  - largeur 17 centimètres - hauteur 20 centimètres) - Ces dimensions ont été indiquées spontanément.  Cette boîte était de couleur marron foncé, sans marque. Je ne me rappelle plus l'origine et l'usage de cette boîte. Elle était déposée le plus souvent dans une cachette au grenier au fond d'un placard dans le mur. J'avais toujours eu l'intention de réunir ces dollars pour me procurer une propriété dans les environs de Quimper, car je ne me plaisais pas à Morlaix, à cause des injustices qu'on faisait à mon mari.

Si nous avons été dans la gêne depuis quelques temps, c'est parce que nous n'avons pas touché une somme de 48 à 50 mille francs, qui nous revient à la suite d'un sinistre survenu en 1921 dans la blanchisserie que j'exploitais à St Pierre-Quilbignon. Cette somme représente la valeur du matériel cédé (appareils à vapeur, essoreuse, barattements, etc) qui a été détruit au cours de l'incendie et la valeur du fonds de commerce cédé à mon frère Marc (Charles) demeurant à Paris (où j'ignore son adresse) lequel l'a cédé fin 1920 à deux associés Balzon et Genoux. Nous ne pouvons être payés, parce que mon frère est en procès avec ces derniers à la suite du sinistre.

En plus de ces 48 000 ou 50 000 francs, nous avons d'autres créances à rentrer.

A Plomodiern, les Sieurs Pensec et Trebout demeurant au bourg même, doivent plus de 6000 francs de loyers.

A Landerneau, un fabricant de brosses, dont le nom m'est inconnu, nous doit 1000 francs pour une chaudière que nous lui avons cédé en 1915.

La maison Lucannes à Paris,  nous doit le remboursement d'une machine de blanchisserie à 4 cylindres payée à l'avance 7000 francs, au moment du début de la guerre et non livrée.

S.I. Je vous assure que mon mari a bien remis la boîte contenant les dollars à M. Quémeneur le 22 mai à Brest. C'est mon mari qui a emporté ce jour-là la boîte et son contenu à Brest mais ce n'était pas dans l'intention de donner les dollars à M. Quémeneur, mais pour les changer sans une banque quelconque. Car il ne voulait pas les changer dans les banques à Morlaix à cause des ennuis qu'on lui avait suscités.

S.I. Mon mari est parti pour Brest le 22 mai au matin par le premier train. La veille au soir, je lui avais dit : "la boîte est là dans mon armoire à glace, où tu la prendras". Effectivement, il l'a prise à cet endroit le 22 matin où il est parti.

La veille au soir, ma bonne Angèle Labigou avait vu cette boîte et son contenu sur mon lit où j'avais soulevé le couvercle en sa présence et elle avait vu l'or dans la boîte.

D. Vous ne dites pas la vérité. Votre bonne était absente de chez vous le 21 mai ?

R. Je me trompe.....C'est vous qui me dites la veille... Eh bien ! Ce n'était pas ce jour-là... c'était quelques jours avant, moi j'ai dit le 21 mai, comme j'aurais dit le 18, comme j'aurais dit le 24... je ne sais pas quand c'était le 22.

D. La date du 22 mai n'a pas été précisée puisqu'il s'agit du jour où votre mari était allé porter l'or à Brest et vous avez précisé que votre bonne avait vu l'or la veille au soir ?

R. Eh bien ! Effacez ce que j'ai dit. Effacez-le sous ma responsabilité...

D. N'avez-vous pas changé des pièces d'or à l'occasion de la Communion d'un de vos enfants !

R. Si, j'en ai fait changer trois : une de 20 dollars et deux de 10 dollars qui ont été payées 15 francs le dollar, je crois, on n'a pas eu 600 francs, on a eu que cinq cents et quelques... Le témoin fait un calcul sur un bout de papier et dit : on a eu 560 francs.

D. Votre mari n'a donc pas pu emporter 4040 dollars à Brest ?

R. Mais si, j'avais 4080 dollars, dont cent pièces de 20 dollars. Et c'est après avoir vendu les 40 dollars en question qu'il restait maintenant 4040 dollars.

D. Qu'est devenue la boîte contenant les pièces d'or ?

R. Mon mari a dû la donner à M. Quémeneur qu'il a rencontré par hasard,  m'a-t-il dit, en allant à Brest, où il avait l'intention de les changer dans une banque.

En rentrant chez nous, le soir, mon mari m'a appris qu'ayant rencontré par hasard M. Quémeneur  sans me préciser à quel endroit, ce dernier lui avait dit qu'il ne serait pas content s'il ne voulait pas lui remettre les pièces d'or. Et que c'était ainsi qu'il avait remis l'or à M. Quémeneur et qu'il s'était arrangé pour acheter une propriété.

D'ailleurs M. Quémeneur était venu chez nous à différentes fois me casser la tête pour mon or. Il y avait longtemps que j'avais été visiter une propriété près de Paimpol avec mon mari et avec M. Quémeneur. Ce dernier venait assez souvent nous voir à Morlaix, il couchait de temps en temps chez nous. Nous étions très intimes avec lui, il y avait une grande amitié entre nous. Il était assez caché pour ses affaires bien qu'on lui racontait toutes les nôtres.

D. Comment votre mari a-t-il été amené à tenter le voyage à Paris ?

R. C'est M. Quémeneur qui lui avait dit.

M. Seznec est allé chercher sa voiture Cadillac à Landerneau la veille du départ pour Paris. Elle avait été remisée en garantie d'une somme de 15.000 francs reçue de M. Quémeneur pour éviter une saisie.

D. Pourquoi avez-vous emprunté 15.000 francs, alors qu'il suffisait de changer une partie de vos dollars pour vous procurer cette somme ?

R. Parce que je ne voulais pas m'en défaire. Et puis, on devait toucher sous peu de l'argent sur le sinistre de Brest.

D. Veuillez continuer sur les circonstances du voyage à Paris...

R. Je ne me rappelle pas à quel moment de la journée, M. Seznec est arrivé chez nous avec la voiture venant de Landerneau. Je ne me rappelle pas s'il était seul ou avec d'autres. Je me rappelle qu'il m'a dit que la voiture faisait un drôle de bruit. Je ne me rappelle pas où la voiture a été placée pour passer la nuit. Le jour du départ pour Paris, M. Seznec est parti seul avec sa voiture vers dix heures où dix heures et demie.

D. Qu'a-t-il mis dans la voiture avant son départ ?

R. Je ne sais pas. Probablement tout le nécessaire. On a mis aussi un pantalon bleu et un paletot. Le pantalon était propre. Je crois qu'il en possédait un ou deux.... Je sais pas...

D. Continuez votre déposition sur le voyage ?

D. Je ne sais rien. Je n'ai plus eu de nouvelles avant le retour de mon mari. J'ai trouvé drôle, car mon mari m'avait dit que j'aurais un télégramme et une carte postale aussitôt son arrivée à Paris.

Il est d'abord allé à Rennes, puisqu'il y avait rendez-vous avec M. Quémeneur, vers 16 h ou 16 h 1/2, ce dernier m'a téléphoné de Rennes pour me demander où était Guillaume - c'est le prénom de baptême de mon mari - Je lui ai répondu qu'il était parti d'ici vers les 10 heures, 10 heures 1/2 et que s'il n'était pas encore arrivé à Rennes, ça m'étonnait, et qu'il avait dû avoir plusieurs crevaisons de pneus en route.

Mon mari a été de retour un matin, je ne peux plus préciser si c'est le dimanche ou le lundi, - il est arrivé vers 4 heures ou 4 heures et demi, il faisait grand jour, c'était un peu avant l'Angelus.

En arrivant, il était fatigué. Il m'a dit qu'il avait attrapé une sacrée tournée et une tournée inutile, du moment qu'il n'avait pu arriver à destination. Il s'est couché en arrivant.

Il n'avait eu qu'un panier en osier pour faire le voyage.

Se reprenant : Nous n'avons qu'un panier en osier qu'il utilise quand il va en voyage et qu'il doit manger dans le train, ou bien quand il a quelque chose à porter, mais je ne dis pas qu'il l'avait dans son auto pour aller à Paris. Le panier, il l'a emporté avec lui lorsqu'il a été à Paris ces jours-ci.

Au cours du repas, le soir de son retour, mon mari m'a dit qu'après avoir quitté Rennes avec M. Quémeneur, ils avaient eu beaucoup de pannes ; à un moment donné, ils ont dit qu'ils ne pourraient pas arriver à Paris comme cela et ils sont revenus sur leurs pas pour prendre le train à la gare la plus proche. M. Quémeneur a pris le train pour Paris et mon mari a encore tenté de continuer sur Paris  qu'il avait été jusque vers Houdan, mais je ne me rappelle pas le nom de la localité. Il m'a cité des noms de localités et il m'a dit où il avait mangé : à Pré en Paille... Je ne me rappelle plus les noms qu'il m'a cités.

D. Depuis combien de temps la Mlle Angèle Labigou est-elle votre serveuse ?

R. Depuis 3 ans.

D. Lui devez-vous des gages ?

R. Nous lui devons des gages mais on lui a fait des avances quand elle nous a demandé de l'argent. Je ne me rappelle pas quel est le montant des gages, c'est 60 francs par mois, je crois. On la considère comme étant de la famille et on ne regarde pas de si près. C'est 60 francs par mois.

D. N'avez-vous pas dit avant-hier jeudi 28 juin, en présence d'un inspecteur de la police mobile, au cours d'une conversation : "... Nous avons une bonne domestique, elle fera tout pour sauver mon mari" ?

R. Si j'ai dit cela, ce n'est pas dans le sens que vous voulez lui attribuer. Je voulais dire qu'elle nous est très dévouée.

D. Quelles sont les personnes qui ont fait le voyage pour Paris le 24 mai avec votre mari ?

R. Il n'y avait que M. Quémeneur avec M. Seznec.

D. Quel est le montant de la somme emportée par votre mari pour ce voyage ?

R. Peut-être cinq ou six cents francs ; oh ! Il avait peut-être bien sept ou huit cents francs puisqu'il a acheté un pneu et un cric.

D. Quels étaient les individus avec lesquels votre mari et M. Quémeneur devaient se rencontrer à Paris ?

R. Je lui avais entendu prononcer le nom d'un " Charly". Je ne sais pas autre chose.

D. Comment était vêtu votre mari pour le voyage à Paris le 24 mai ?

R. Il avait les mêmes vêtements que ceux qu'il a sur lui actuellement,  c'est-à-dire : complet veston de couleur marron, chapeau noir velouté (ce chapeau est ici), pardessus teint noir confectionné avec des couvertures américaines (ce pardessus qui était lourd plein de poussière a dû être mis au lavage par la bonne) - chemise blanche en coton, caleçon teint crème en coton laine - faux col rabattu celluloïd - cravate noire à rayures blanches - souliers noirs (qui sont ici) - chaussettes en laine grise - deux tricots de même tissu que le caleçon (il portait les tricots sur la peau sous la chemise parce qu'il s'enrhume facilement). En outre, il avait dans la voiture un pantalon bleu et un vieux paletot que la bonne lui a portés. Il n'avait pas d'autres effets.

En rentrant chez nous, mon mari a dit à la bonne en ma présence : "Vous aurez de quoi faire pour détacher mes effets, voilà un complet fini ". Effectivement la bonne a nettoyé les effets, quand elle les a mis à sécher elle a fait la réflexion que ça sentait le grésil, le coaltar. Je crois qu'elle les a nettoyés en brossant. Je n'ai pas su comment elle les a nettoyés.

mardi 18 février 2025

La Banque Privée Coloniale

 


Gaston Vacquié

 

Concernant la Banque Privée Coloniale, il y a 3 procès-verbaux.

- André Descimon : Il contacte la justice le 29 juillet 1924 pour révéler des informations sur les relations entre Pierre Quéméneur et Gaston Vacquié, escroc de la banque Privée Coloniale. Il est interrogé sous procès-verbal, le 21 aout 1924 par le commissaire Vidal.









Déposition d'André Descimon - Archives du Finistère


Le frère de Gaston Vacquié, Aymard est interrogé le 23 aout 1924


Déposition d'Aymard Vacquié - Archives du Finistère




Enfin, le 26 aout 1924, Gaston Vacquié est extrait de sa cellule à la prison de la Santé pour prendre sa déposition 


Déposition Gaston Vacquié - Archives du Finistère

 

 


 

Besseyre des Horts ne sera pas interrogé car il est en fuite probablement en Belgique.

 




 







Sans intérêt, élucubrations d'une folle ou d'un fou

Les différents services de justice, la police ont reçu un courrier abondant qui est archivé dans le dossier avec diverses mentions. Toutefois, dans ces courriers, je recherche des éléments qui auraient pu paraître fantaisistes à l'époque.

 

 

Archives du Finistère

 


 

Le 12 avril 1923, Angèle Labigou demande aux Seznec le remboursement d'un prêt de 6366 F

La fidèle Angèle Labigou envoie un courrier avec AR pour demander aux époux Seznec, le remboursement d'un prêt de 6366 F. Le remboursement doit être effectif au 12 juillet 1923 à l'office de M. Tanguy, huissier.

 


 Archives du Finistère

Offre d'un Camion Riker 4 Tonnes à Pierre Quéméneur

 

 

 

Le notaire Pouliquen a essayé d'orienter l'enquête en affirmant sans preuve que l'affaire de Cadillac et de camions USA Liberty avait été proposé soudainement le 22 mai 1923 par Seznec. Le dossier d'instruction prouve le contraire. Quéméneur s'intéresse aux véhicules depuis longtemps. Il s'occupe d'achat et de vente. C'est lui qui cherche des Cadillac début mars 1923 après avoir vu une annonce d'un journal et rencontré un Américain intermédiaire. 

Dernière photo de Pierre Quéméneur vers 1922-1923

 

 

Archives du Finistère

Où est le carnet remis par Samson le 16 aout 1923 ?

Samson, le mécanicien et chauffeur de Seznec est interrogé sous procès-verbal le 16 aout 1923. Il donne des indications sur la préparation de la Cadillac la veille du départ pour Rennes et Paris. A la fin de l'entretien, il remet au commissaire Cunat un carnet dans lequel il a noté au jour le jour ses occupations depuis le 5 octobre 1921. Ce carnet fait l'objet d'un scellé : Carnet de notes comprenant 82 feuillets. Ce dernier sera déposé au greffe du tribunal de Morlaix.

Le carnet n'est plus dans le dossier d'instruction. Je ne me souviens pas avoir lu quelque chose sur ce que mentionne ce carnet.

 

lundi 17 février 2025

Decret 14 aout 1938 pour Seznec

(Archives du Finistère)

 


Signalement de M. Quéméneur avec coupon de tissu d'un costume neuf

 


 Archives du Finistère

Lettre du 21 juin 1923 Objets trouvés de la gare du Havre

 


 

Valise Quéméneur aux objets trouvés du Havre

Pv Le Verge 31 juillet 1923 achat de Cadillac

Voici le procès-verbal Le Verge qui est assez tardif dans la procédure puisqu'il est en date du 31 juillet 1923. A la fin de la page 2, Le verge indique que pierre Quéméneur était venu le voir il y a plusieurs mois, intéressé par l'achat de cette même Cadillac. Le Verge n'aurait pas manqué de signaler s'il était accompagné à l'époque d'une autre personne. Il indique qu'il avait passé une annonce dans l'Ouest-Eclair, courant 1922 et début 1923 dont voici un exemplaire ci-dessous :

 

Procès-verbal de perquisition chez Seznec du 6 juillet 1923 : saisie d'une machine Royal-10

 


 Local où a été trouvée la machine à écrire Photo Archives du Finistère

 

Reconnaissances de dettes saisies lors de la perquisition à Kerabri le 29 Juin 1923

Lors de la perquisition à Kerabri, les différentes reconnaissances de dettes sont notées mais elles n'ont pas été saisies semble-t-il.

10 mai 1920 prêt de Pierre Quéméneur au notaire Pouliquen 100 000 F

1 aout 1920  prêt de Pierre Quéméneur au notaire Pouliquen 60 000 F

19 aout 1922  prêt de Pierre Quéméneur Jean-François Kerbrat 2000 F

30 novembre 1922  prêt de Pierre Quéméneur au commissaire de police de Landerneau Marcel Pinault 1000 F

2 janvier 1923  prêt de Pierre Quéméneur à M. Berder de Sizun 3000 F

10 mai 1920 prêt de Jeanne Quéméneur à Pierre Quemeneur 30 000 F

10 mai 1920  prêt de Louis Quéméneur à Pierre Quéméneur 30 000 F

(Pierre Quéméneur a emprunté 60 000 F pour les prêter à son beau-frère Pouliquen)

 

dimanche 16 février 2025

Quéméneur Accident d'automobile le 21 mars 1923

Quéméneur a eu un accident avec sa Panhard le 21 mars 1923. Un passant a été sérieusement blessé.

 

 (Archives du Finistère)

 

Comte Henri de La Bourdonnaye-Montluc Chateau des Rochères

 

Procès-verbal complet de Gabriel Saleun, employé à la Societe Bretonne de Crédit à Brest

 

Le fondé de pouvoir de la banque Société Bretonne de crédit est entendu sous procès-verbal le 28 juin 1923. Il rapporte exactement ce que lui a dit Pierre Quéméneur le 22 mai. Il est surprenant que la justice n'ait pas fait la moindre vérification. Pourquoi ne pas avoir saisi la totalité des documents dans le bureau de Quéméneur lors des perquisitions à Kerabri ? Surtout, pourquoi ne pas avoir saisi les journaux qui se trouvaient inévitablement dans le bureau ?

Le dossier Seznec des Archives du Finistère : Premières impressions sur la forme

 


 

Après un passage rapide du dossier Seznec, je peux faire part de mes premières impressions sur la forme :

 

Carte de la scierie Traon Ar Vilin 1923

 Propriété Seznec

 


(Archives du Finistère)

samedi 15 février 2025

Situation financière de Quéméneur préoccupante 1923

J'avais compris que la situation financière de Quéméneur était très dégradée en 1923 mais sans avoir de chiffres précis. Voici la pelure d'une note au sujet de son chiffre d'affaires annuel qui est de 96  115 Francs. Le bénéfice est de 13 725 Francs. Par contre, il doit provisionner une perte de 64 262 Francs liée à la faillite DeJaegher.

Dernière page du carnet Quéméneur

 


 

Commande de bois par Seznec

Toujours dans le carnet de Pierre Quéméneur, il y a la mention d'une commande de bois du pays par Seznec Morlaix.

 


 

Projet de reconnaissance de dette pour la Cadillac Seznec

Toujours dans le même carnet appartenant à Quéméneur, ce dernier note ses activités. Voici le projet de reconnaissance de dette pour le prêt de 15 000 francs avec en garantie la Cadillac de Seznec. Les clefs doivent être remises à Saint Sauveur.

28 000 Dollards chez vous

Toujours dans le même carnet, il y a une mention manuscrite intrigante de Pierre Quéméneur :

 

(propriété des Archives du Finistère)

 

Auto Le Verge Lesneven

Toujours selon le carnet de Pierre Quéméneur, c'est bien lui qui prend contact avec Le Verge pour acheter sa Cadillac. Le contact est pris bien avant le 22 mai 1923. 

 

Plan maison Seznec Traon-Ar-Vilin

Lors des fouilles de 2018, nous n'avions pas trouvé l'emplacement de la cave qui est signalée sur le document du commissaire priseur :

 

(Archives personnelles Bertrand Vilain)

Etat des lieux en 1923 de la RN12 après Houdan

Plan utilisé par la justice pour visualiser la Cadillac pendant la nuit du 25 au 26 mai 1923. En supposant que Seznec soit l'assassin de Quéméneur, il semble très compliqué qu'il ait pu se débarrasser du corps. La police a cherché durant des semaines sans succès et elle a fini par renoncer. Une hypothèse est que Quéméneur ait pris le train à la gare de Monfort L'Amaury qui est à quelques minutes à pied de l'emplacement de la Cadillac.  

 


 (document est la propriété des Archives du Finistère)

Quéméneur et l'automobile

Pierre Quéméneur s'intéressait au marché de l'automobile. Il y a des courriers et notes qui l'attestent. Il existe plusieurs courriers de 1921 et 1922 saisis lors de la perquisition à Kerabri qui mentionnent des recherches pour l'achat d'automobiles. Il n'est donc pas exact d'affirmer que Seznec était le seul à s'y intéresser. Voici un extrait du carnet de dépenses trouvé dans la valise du Havre :

 

Plan Quemeneur Saint Cadou-Sizun-Saint Eloy

Plan dessiné par Pierre Quéméneur en 1923. Il représente la région entre Sizun-Saint Eloi (aujourd'hui Saint Eloy) et Saint Cadou. Laboue au centre indique des bois appartenant au Général Laboue dont Pierre Quéméneur a obtenu la concession pour faire des coupes.

vendredi 14 février 2025

Le dossier Seznec aux archives du Finistère

 

(document est la propriété des Archives du Finistère)

 

Le dossier Seznec original est conservé par les archives du Finistère. Ce dossier n'est pas en accès libre car il contient des pièces postérieures au procès de 1924. Il y a notamment plusieurs classeurs concernant les diverses demandes de révision.