La révision de l'affaire Seznec est inexorablement en marche...

 

 

Comme je l'ai expliqué, le très partial documentaire sur l'affaire Seznec diffusé par France 3 a été un électrochoc. Ce mauvais réquisitoire anti-Seznec interdisait l'expression d'arguments contraires favorables à l'innocence. Cette censure intolérable sur une chaîne du service public laisse présager le pire sur la liberté d'information et d'expression dans ce pays.

Denis Langlois a refusé de participer à ce débat dont les dés étaient pipés. Denis Seznec, interdit de parole, a accusé le coup. Ce documentaire a été un gros échec. Le public n'a pas suivi. La presse écrite a totalement ignoré ce programme sauf l'Ouest-France qui a pris une position anti-Seznec quasi hystérique.

Dans ces conditions, j'ai échangé avec plusieurs personnes dont Denis Seznec, nous avons pensé qu'il fallait tenter, une dernière fois, l'ultime chance d'obtenir la révision. Nous sommes en attente de l'accord de Maître Jean-Yves Le Borgne pour déposer la demande au nom de Denis Seznec. L'avocat est actuellement occupé par la défense de Nicolas Sarkozy et n'a pas été disponible.

Comme je l'ai déjà écrit, la nouvelle demande, basée sur des éléments nouveaux, réfutera les arguments  de la cour d'Assises de Quimper ainsi que la doctrine développée au cours des précédentes demandes. Cette dernière a fait notamment l'objet d'un long rapport du procureur de la République à Quimper au Procureur général près de la Cour d'appel de Rennes (conservé aux archives du Finistère). Des éléments anciens connus comme l'absence d'enregistrement dans les formes de la promesse trouvée dans la valise ont été considérés comme non recevables. Il ne sera pas utile d'y revenir.

Notre argumentaire sera basé sur le témoignage direct du fils du couple Seznec, appelé Petit-Guillaume. Pierre Quéméneur est revenu le 27 mai 1923 à Morlaix. Il est décédé dans la salle à manger des Seznec. Etait-ce un accident, un suicide, nous n'en savons rien. Donc, nous en resterons là. Nous ne retiendrons pas l'hypothèse d'une agression sexuelle comme plausible. Il n'y a dans le dossier d'instruction aucun élément qui puisse corroborer une thèse laissant penser que Pierre Quéméneur puisse être un prédateur sexuel.

Concernant les "fausses promesses", le seul élément nouveau concerne le témoignage de Petit-Guillaume qui a vu la promesse de vente. Les deux "fausses promesses" ne sont donc pas des faux mais une copie dactylographiée d'un document disparu avec la reproduction d'une mention manuscrite. Il est peu probable que Seznec en soit l'auteur. Cela demande une nouvelle qualification en droit pénal probablement du niveau de l'infraction.

Pierre Quéméneur avait déposé plainte contre son ancien courtier, Dejaegher pour banqueroute. J'apporterai des éléments inédits trouvés dans le dossier Belz qui complètent le dossier d'instruction à ce sujet notamment sur l'origine de la plainte en diffamation de Maître Croissant.

Il y a dans le dossier des éléments qui ont été négligés comme le témoignage du banquier Saleun qui n'a pas été pris en compte et dont les affirmations n'ont fait l'objet d'aucune vérification. Les journaux de Pierre Quéméneur n'ont pas été saisis lors de deux perquisitions. Par contre, des affirmations ridicules à charge sur l'odeur putride de champignons en bordure de RN12 ont fait l'objet de plusieurs procès-verbaux.

Le dossier d'instruction contient aussi un carnet "secret" et des lettres appartenant à pierre Quéméneur. Le carnet contient des annotations qui prouvent qu'il est bien à l'origine de l'affaire de cadillac et qu'il a fait régulièrement des transactions d'automobiles.

Bien que le notaire Pouliquen ait toujours été hostile à Seznec, il a maintenu ses affirmations lors de procès-verbaux et dans ses souvenirs retrouvés par Bernez Rouz en 2005, qu'une personne s'était bien présentée au bureau de poste 3 du boulevard de Malesherbes le samedi 26 juin. Il n'y a eu aucune confrontation entre Pouliquen et Bégué à ce sujet.

Enfin, la mise à jour de l'affaire de Cadillac avec la Russie et la découverte de l'intermédiaire connu sous le nom de Sherdly et qui en réalité était Léon Turrou, employé de l'American Relief Administration à Moscou de 1921 à 1923. Il deviendra agent au FBI avant d'être viré par le directeur Edgar Hoover. Pendant la seconde guerre mondiale, il occupera un poste de colonel du renseignement et l'intelligence militaire à Paris avant d'être contraint de quitter l'armée en 1949 suite à son implication dans le scandale Lawson.

Des documents d'origine Russe qui seront produits au moment utile permettent de mieux comprendre l'environnement sur cette affaire de Cadillac.

Nous pensons qu'avec tous ces éléments associés à des preuves irréfutables et d'autres à venir, nous réussirons à convaincre et prouver que Seznec est innocent. Nous obtiendrons l'annulation de la condamnation de Seznec par la cour d'Assises de Quimper pour meurtre et accessoirement pour faux.