Samson, le mécanicien et chauffeur de Seznec est interrogé sous procès-verbal le 16 aout 1923. Il donne des indications sur la préparation de la Cadillac la veille du départ pour Rennes et Paris. A la fin de l'entretien, il remet au commissaire Cunat un carnet dans lequel il a noté au jour le jour ses occupations depuis le 5 octobre 1921. Ce carnet fait l'objet d'un scellé : Carnet de notes comprenant 82 feuillets. Ce dernier sera déposé au greffe du tribunal de Morlaix.
Le carnet n'est plus dans le dossier d'instruction. Je ne me souviens pas avoir lu quelque chose sur ce que mentionne ce carnet.
Archives du Finistère
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Je me nomme Samson Raymond Georges, âgé de 38 ans, profession de chauffeur d'auto, demeurant à Roc'h-ar-blez, commune de St Martin-des-Champs.
Je suis au service des époux Seznec de Traon-ar-Velin à Morlaix depuis le 1er mai 1920.
Le Mercredi 23 mai dernier je n'étais plus au chantier lorsque mon patron Seznec est arrivé de Landerneau avec sa Cadillac.
Le lendemain Jeudi 24 mai, lorsque je suis venu à mon travail à sept heures, mon patron m'a d'abord envoyé chercher trois litres d'eau acidulée chez M. Lavanan quincailler, pour garnir les accumulateurs. Puis je suis allé chercher une pompe à main pour gonfler les pneus chez M. Troadec mécanicien.
Pendant ce temps mon patron s'était occupé à mettre la voiture en état de marcher, car elle n'avait pas roulé depuis très longtemps ; même avant d'avoir été garée chez M. Jestin à Landerneau, cette voiture n'était jamais utilisée.
J'ai aidé Seznec à terminer de remonter la roue avant droite dont il venait de changer la chambre à air.
Les pneus et les chambres à air et la voiture ne valaient rien, parce qu'il y avait trop longtemps que la voiture n'avait pas marché, les pneus et les chambres à air s'étaient desséchés, d'ailleurs ils étaient vieux.
Le moteur marchait mal, pour le faire fonctionner au moment du départ, j'avais attelé mon camion devant la Cadillac et je l'avais remorquée deux fois de suite chez Huitric.
Au moment du départ, et en passant devant le garage Huitric, Seznec à fait mettre cinquante litres d'essence dans le réservoir de sa Cadillac, j'ignore ce que contenait le réservoir avant cette livraison.
L'outillage comprenait le strict nécessaire pour la route : cric, démonte-pneu, clef, pompe, une boîte d'"immédiat".
Dans sa voiture, Seznec avait mis un panier contenant des victuailles, parce que, avait-il dit, avec une voiture comme cela on ne sait jamais si on peut arriver.
Au moment de son départ, Seznec était vêtu d'un complet marron foncé, le seul qu'il possédait en bon état, il était coiffé d'un chapeau mou à bords plats de couleur foncée. Et il avait mis un pardessus dans la voiture.
Je ne me rappelle plus à quelle heure il est parti, dans tous les cas il était plus de dix heures.
Jamais je n'ai vu de dollars en or chez Seznec. Cependant, j'avais entendu souvent le patron et la patronne parler de leurs dollars, je ne saurais dire à quelle époque je les ai entendus en dernier lieu à ce sujet. Je n'ai jamais vu non plus de boîte pouvant contenir ces dollars.
Je n'ai pas vu Seznec le mardi 22 mai, lorsqu'il a quitté chez lui pour se rendre à Brest.
S.I. En ce qui concerne mon emploi du temps, je tiens note, au crayon au jour le jour, sur un petit carnet du sommaire de mes occupations depuis le 5 octobre 1921. Je consens à vous confier ce carnet aux fins jugées utiles.
A l'instant, nous plaçons sous notre scellé avec étiquette que le Sieur Samson signe avec nous, le carnet de notes comprenant quatre-vingt-deux feuillets, que nous numérotons et que nous paraphons avec le comparant par premier et dernier feuillet. Les mentions manuscrites au crayon terminant au bas du verso du 41e feuillet. Le verso du 82e et dernier feuillet porte également des mentions manuscrites au crayon.
Ce carnet sera déposé au greffe du tribunal de Morlaix aux fins jugées utiles.
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