lundi 14 avril 2025

Mes conclusions temporaires sur le dossier Seznec

 

 




 

Après la consultation du dossier original Seznec conservé aux archives du Finistère, je peux rendre mes premières conclusions :

1/ Meurtre  

Il n'y a pas le moindre élément dans les pièces du dossier qui peuvent accréditer l'hypothèse que Guillaume Seznec a tué Pierre Quéméneur. Il n'y a aucun élément indiquant pourquoi il a tué ? comment ? où ? avec quelle arme ? Comment il s'est débarrassé du corps ?

jeudi 10 avril 2025

Livre Les archives du FBI de Bertrand Vilain à nouveau disponible

Suite à réimpression, le livre de Bertrand Vilain, "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé" est à nouveau disponible.

 Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé

Bertrand Vilain

monsieurbrocanteur@gmail.com

Nouvelle version corrigée, revue, augmentée 2024
 
Archives du FBI Nouvelle édition

 

Pour commander : 

 

- Par CB version livre broché au prix de 19,80 € + 3,59 port pour la France :

https://www.etsy.com/listing/1886364928/affaire-seznec-les-archives-du-fbi
 

- Par chèque version livre broché  19,80 € + 3,59 € de port soit un total de 23,39 € (à l'ordre de Bertrand Vilain)

adressé à : MonsieurBrocanteur

Moulin de Saint Eloy
29460 Saint Eloy

indiquez votre prénom/nom adresse complète et éventuellement email (pour être informé de l'expédition)
 
- Pour la Belgique, Luxembourg, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Portugal livraison possible en Point Relay sur demande.



dimanche 23 mars 2025

Le her verdict d'acquittement en 1919

La cour d'Assises du Finistère à l'honneur de faire connaitre que le nommé le Her François a comparu le 30 juillet 1919 devant la cour d'Assises du Finistère sous l'accusation de viol et a bénéficié d'un verdict d'acquittement.

Le Her a donc bien été jugé. A cette époque, il a une très mauvaise réputation. Il ne paye pas ses factures mais il n'a jamais eu de condamnation. Même s'il est vantard et menteur, son témoignage ne présente pas d'invraisemblances et ne peut être pris en défaut.  

Le Her indique qu'il a vu Pierre Quéméneur le 26 mai 1923 vers 18h30. L'employé des postes Bégué indique qu'une personne s'est présentée 2 fois le 26 mai pour récupérer la lettre chargée. Il est établi que cette personne a montré une pièce d'identité au nom de pierre Quéméneur. Il est aussi établi que Bégué a changé son témoignage au 2 juin après avoir rencontré officieusement l'inspecteur Bonny. Il y a un document qui l'établi formellement.




vendredi 21 mars 2025

Rapport de l'inspecteur Mathey sur Le Her

Le 21 janvier 1924, l'inspecteur de police mobile, Mathey est en charge de procéder à une enquête sur François Le Her. Il entreprend des recherches chez son employeur, la TCRP et dans les différents meublés où il a logé. Il n'y a rien de particulier à signaler si ce n'est des disputes bruyantes dans le couple Le Her. A cette époque, il n'a pas de casier judiciaire.

Son témoignage va quand même être écarté sans raisons factuelles si ce n'est qu'il est contraire à l'hypothèse du meurtre de Quéméneur par Seznec dans la nuit du 25 mai. Pourtant cette hypothèse  invraisemblable est suffisante pour condamner Seznec. Le dossier n'apporte aucun scénario crédible car toutes les possibilités ont été vérifiées sans succès. Nous devons nous résoudre à l'idée que si Seznec a tué, ce n'était pas dans la nuit du 25 mai.

 


 Archives du Finistère

lundi 17 mars 2025

Le train 2442 de 22h26

Dans sa déposition, le chef de gare de Houdan se réfère au départ du train 2442 à 22h26. Ce qui lui permet de déterminer avec précision l'incident de la Cadillac à la barrière de la petite vitesse vers 20h05. Avant de lire cette déposition, il ne me semble pas avoir lu une mention sur ce numéro de train et son heure. Je crois me souvenir que Maître Kahn, l'avocat de Seznec au procès, avait mentionné la possibilité pour Quéméneur d'avoir pu embarquer sur un train de marchandise.

Il semble que cette idée puisse être saugrenue. En premier lieu, fallait-il savoir qu'un train était en partance ainsi que l'heure et la destination. En heurtant la barrière, il est possible de Quéméneur ait remarqué un tableau ou une information quelconque.

En 2025, voyager clandestinement dans un train de marchandises apparaît pour le moins audacieux. En regardant les journaux de l'époque, il était fréquent que des voyageurs sans billet se fassent prendre. Quéméneur était-il assez téméraire pour tenter une telle aventure ? Il est difficile de répondre aujourd'hui. Ce qui étonne est que cette possibilité n'ait pas été approfondie par la police.

Dans ses dépositions, Seznec ne mentionne pas ce train non plus. Il se borne à déclarer qu'il a laissé Quéméneur devant le café de la gare, en face du jardin du chef de gare. 



Gare de Houdan vers 1923 - (Archives du Finistère)


dimanche 16 mars 2025

Monfort L'Amaury

 



 


Le maçon Dectot a vu un véhicule arrêté (position 3) vers 23h00. Dans le procès-verbal du 3 juillet, ce témoin ne se rappelle pas si le véhicule était bâché ou non. Par contre, il indique que le conducteur était seul. Si le véhicule avait bien la capote mise, il est probable qu'il ne pouvait distinguer l'intérieur. On ne peut pas exclure que Pierre Quéméneur fut bien dans le véhicule se reposant, accablé de fatigue. De plus, Dectot ajoute qu'il n'a pas vu le visage car il était toujours ébloui par les phares.

mardi 11 mars 2025

Quéméneur, décideur en chef...

Une autorisation de déplacement est adressée le 23 mai 1923 au receveur-buraliste Hurel de Landerneau. Elle est écrite de la main de  Quéméneur et signée par Seznec. Quéméneur devait aller à Paris en train mais il change d'avis ce jour-là. Tous les éléments du dossier prouvent que c'est bien Quéméneur qui organise et prend toutes les décisions. Seznec a dit qu'il n'était pas associé dans l'affaire de Paris. Il accompagne son ami mais il apparait qu'il y va à reculons, sans vraiment s'y intéresser, ni s'impliquer. Cela explique que, fatigué par les pannes à répétition qu'il paye de sa poche et par l'impréparation de Quéméneur, basta, il décide de rentrer à la maison.

 

lundi 10 mars 2025

L'après-midi de Quéméneur le 24 mai à Rennes

 

(Archives du Finistère)

Pierre Quéméneur a pris des contacts le 24 mai 1923 à Rennes. Il écrit au garage Paris-Brest Leclair. Il dispose pourtant du téléphone 0.36 et le garage est à peine 10 minutes à pied de son hotel. Selon, un des responsable du garage, M. Ladam, le timbre a été oblitéré à Morlaix.

 

dimanche 9 mars 2025

L'embarras du commissaire Camard

 


 

 

Le commissaire Camard est tombé sur un os. Jusque-là, son rapport était un long fleuve tranquille détricotant les affabulations de Claude Bal. Et puis soudain, il trouve les restes d'un mulot dans le pâté campagnard. Le truc peu ragoûtant qui donne la nausée. Et si Seznec n'avait pas tué ?

Pourquoi le notaire Pouliquen ment-il effrontément ?

Le 24 mai 1923, Pierre Quéméneur adresse un télégramme à son beau-frère, le notaire Pouliquen, pour lui demander d'expédier un chèque barré sur la société générale poste restante n°3 Paris :

 

(archives du Finistère)

 

jeudi 6 mars 2025

Y'a le bon et le mauvais témoin

 

auguste deknuydt

 

Comme pour les chasseurs, dans le dossier Seznec, il y a le bon et le mauvais témoin. Le bon témoin, c'est celui à charge qui est d'une probité exemplaire. Le mauvais témoin est toujours à décharge et c'est une ordure.

mercredi 5 mars 2025

La journée du 13 juin 1923

 


 

Dans le dossier d'instruction, les seules preuves indirectes de l'implication de Seznec dans la disparition de Quéméneur sont dans la journée du 13 juin et le déplacement au Havre. Non seulement Seznec ne se cache pas mais au contraire il fait tout pour se faire remarquer tout en prétendant le contraire en jurant qu'il n'a jamais mis les pieds au Havre.

Cette dichotomie laisse perplexe au point que la seule explication rationnelle est que Seznec agit à dessein. Mais quel est-il et pourquoi ?

Bertrand Vilain, partisan de l'innocence totale de Seznec

 

affaire seznec

Denis Langlois Bertrand Vilain Bernez Rouz - archives personnelles Bertrand Vilain

Denis Langlois écrit sur son blog : " Affaire Seznec.com animé par Bertrand Vilain, partisan de son innocence totale.". Cela fait suite à la déclaration suivante de l'ancien avocat de la famille Seznec : "Ma position est toujours la même : celle de la semi-innocence de Seznec. Il a participé à la confection des faux, mais il n'est pas forcément un meurtrier."

mardi 4 mars 2025

Cadillac Le Verge Lesneven

 

cadillac le verge lesneven

 

Carte postale du garage Le Verge à Lesneven. Un exemplaire de cette CPA a été publiée dans le livre de Jean Quinquis "Lesneven de ma jeunesse" aux Editions Le Télégramme. Ce dernier écrit : "Yvonnic Le Verge pose avec son personnel : un mécanicien fait le plein de la Cadillac qui sera, ensuite, évoquée dans l'affaire Seznec."  Le véhicule est supposé être la Cadillac Le Verge vendue à Pierre Quéméneur le 22 mai 1923. En réalité, ce véhicule n'est pas une Cadillac pour deux raisons :

- le remplissage du réservoir se fait à l'arrière. 

- la roue de secours est positionnée à l'arrière et non sur le coté.

 

Selon le dossier, Seznec a-t'il tué Quéméneur ?

 

Télégramme expédier de Rennes par Quéméneur à Pouliquen

Archives du Finistère

 

Les anti-Seznec pensent que Seznec a fait des faux pour s'emparer de la propriété de Plourivo. Il a tué Quéméneur dans un moment "d'égarement" et a fait disparaître son cadavre à tout jamais. Ce scénario est-il crédible par rapport au dossier d'instruction ?

lundi 3 mars 2025

Denis Langlois et la Royal 10

 

royal 10 affaire seznec

 Video utilisation d'une machine à écrire Royal 10

 

 Claudine Jourdan publie sur son blog, la position de Denis Langlois ainsi que les dernières démarches entreprises :

"Je n'ai pas jeté l'éponge dans l'affaire Seznec, bien au contraire. Et ma démarche auprès du Ministre de la Justice reste valable, même si le titulaire du poste a changé. Ma position est toujours la même : celle de la semi-innocence de Seznec. Il a participé à la confection des faux, mais il n'est pas forcément un meurtrier. Le doute devait lui profiter en 1924 et doit lui profiter aujourd'hui dans le cadre d'une révision."

 

dimanche 2 mars 2025

Le suicide de Quéméneur...

Le 17 juin 1924, le compte en banque de Pierre Quéméneur présente toujours un solde négatif de 72 650,74

 

Archives du Finistère

L'empreinte d'un pouce sur le carnet secret de Pierre Quéméneur

 

Comme je l'ai indiqué, un "carnet secret" appartenant à Pierre Quéméneur a été saisi lors de la perquisition à Kerabri. Ce carnet en toile cirée noire est identique au carnet de dépenses trouvé dans la valise du Havre. Le carnet comprend 50 pages plus 2 pages de couverture.

samedi 1 mars 2025

Etrange demande de Pouliquen

 

Le notaire Pouliquen écrit au procureur pour lui demander de retourner à la famille certaines pièces dont le carnet délavé trouvé dans la valise du Havre mais aussi l'autre carnet saisi lors d'une perquisition à Kerabri. L'un est une pièce à conviction avec la mention frais Dreux 11,40 F. L'autre n'a pas donné lieu à aucune investigation pourtant il comporte des mentions écrites de la main de Quéméneur concernant la reconnaissance de dette Seznec pour la Cadillac, la Cadillac Le Verge et l'affaire de Cadillac. Ce qui est bizarre, c'est qu'il n'y a pas eu d'expertise, pour essayer de dater les différents écrits, notamment, "Les Cadillac de type 57 se vendent 28 000 F en bon état de marche",  "Ecrire ce soir".

Le procureur n'a pas donné suite à la demande de Pouliquen. 

Coupable de l'achat de la machine à écrire Royal-10

 


 

Depuis plusieurs semaines, je consulte le dossier Seznec conservé aux archives du Finistère. J'ai accumulé des connaissances uniques et éminentes sur l'environnement de cette affaire en France, aux États-Unis et en Russie avec l'accès à des archives rares. 

vendredi 28 février 2025

Le rapport Camard du 1er juin 1956

Mise à jour au 28/02/25 : Je viens de recevoir une réponse indiquant que je suis autorisé à accéder au rapport Camard. Cela nécessite un déplacement sur Paris.

 


 

Après vérification, le rapport Camard en date du 1er juin 1956 est conservé à la Bibliothèque Nationale sous la cote : 20210559/9. Cette dernière n'est pas accessible librement du fait de restrictions légales. J'ai donc fait une demande de consultation dérogatoire aux motifs suivants :

"Je prépare un rapport pour Denis Le Her Seznec, petit-fils de Guillaume Seznec. Il souhaite déposer une nouvelle demande en révision pour la réhabilitation de Guillaume Seznec. J'ai fait une demande dérogatoire pour accéder au dossier d'instruction Seznec conservé aux archives du Finistère qui a été acceptée. Je souhaite pouvoir le consulter ou obtenir une copie digitale du rapport Camard. Je suis l'auteur d'un livre sur l'affaire Seznec et les archives du FBI."
 

Affaire de Cadillac vers février ou mars selon Métais

 


Hilaire Métais est un plombier en relation d'affaires avec Seznec. Il indique dans une déposition prise par le commissaire Cunat en date du 13 septembre 1923 :

jeudi 27 février 2025

Les erreurs des écrivains et historiens sur l'affaire Seznec

Comme je l'avais expliqué dans un précédent article sur ce blog : le-dossier-seznec-des-archives-du-Finistère, il y a des erreurs chez divers historiens et écrivains de l'affaire Seznec. 

Bernez Rouz a travaillé selon ses dires sur la photocopie du dossier. Elle avait été réalisée par un TUC (Travaux d'Utilité Collective). Il s'agissait de donner du travail à des chômeurs dans les années 80. Le TUC probablement peu motivé avait photocopié le dossier avec des parties manquantes sans que cela ne le gène beaucoup. Comme l'a signalé Claudine Jourdan au sujet du témoignage de Thérèse Mallet, cela peut expliquer pourquoi Bernez Rouz indique que Thérése Malet a vu Seznec le 25 mai 1923 vers 23h00 alors que sur le procès-verbal, elle indique bien la nuit du 19 mai au 20 mai du coté de Bazainville.

 

mercredi 26 février 2025

Demande de révision Guillaume Seznec : Le rapport Vilain

 

Bertrand Vilain Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé



Il y a un accord de principe pour déposer une nouvelle demande en révision. Je travaille actuellement sur la constitution d'un rapport qui servira de source pour la rédaction des conclusions qui seront déposées par l'avocat à la demande de Denis Seznec devant la commission de révision. J'ai appelé modestement ce rapport, le rapport Vilain.

Ein großes Problem le 26 mai au bureau de poste 3 Bd Malesherbes Paris

 

 

Avocat Philippe Lamour à droite Bonny au centre

 

Il y a un très gros problème avec la journée du 26 mai, au bureau de poste 3 boulevard Malesherbes à Paris.

Le notaire Pouliquen indique que le pli chargé avec recommandé ne pouvait être arrivé le 26 mai puisqu'il avait été expédié le jour même. Il ne nous explique pas comment le destinataire, Pierre Quéméneur, pouvait être au courant ? Pouliquen avait-il réussi à contacter son beau-frère le 26 mai pour l'avertir ? Pourtant, il écarte tardivement la date du 26 mai pour le 2 juin en invoquant cette raison.

mardi 25 février 2025

Index du dossier Seznec

 


 

Pour information, parallèlement à la lecture des pièces du dossier d'instruction et d'archives, j'ai commencé à indexer les 6000 pages. Voici un extrait du dossier 443 qui correspond au volume 1 (7 dossiers 443 à 449) qui comprend 990 pages.

 

Preuve de l'innocence de Seznec : juxtaposition des 4 procès-verbaux de la journée du 22 mai 1923

(mise à jour de cet article suite à la lecture du pv seznec devant le juge d'instruction Campion du 1 er sept 1923)



 

Comme le souligne très justement Claudine Jourdan sur son blog, si l'on juxtapose les dépositions de Gabriel Saleun, du notaire Pouliquen et de Seznec, nous arrivons à la preuve que Seznec a bien remis l'équivalent de 4040 dollars or à Pierre Quéméneur le 22 mai entre 12h00 et 13h45.

 

lundi 24 février 2025

Le rapport Camard sur la journée du 26 mai 1923

 Le notaire Pouliquen dans sa plainte du 21 juin 1923, déclare que :

"Le lendemain de ce jour c'est à dire le 26 mai, une personne se présentait au bureau de poste, N°3, Boulevard Malesherbes, à Paris, et demandait au guichet de la poste Restante si un pli chargé n'était pas arrivé à l'adresse de M. Quéméneur Pierre, négociant à Landerneau. Sur la réponse négative de l'employée, cette personne, qui n'a pu être encore identifiée, se retira et ne s'est plus représentée depuis."

 

dimanche 23 février 2025

Quéméneur, vendeur d'automobiles

 

 Source : Archives du Finistère

 

Le dossier d'instruction et d'archives de pièces diverses de l'affaire Seznec nous apprend que Pierre Quéméneur est un connaisseur en matière d'automobile voire un passionné. Il s'y intéresse de très près. Il n'hésite pas à acheter et à revendre dès qu'une opportunité se présente. 

Le 6 avril 1923, il écrit à Valloris au sujet d'une invention. Quéméneur rappelle qu'il a proposé de lui vendre une petite voiture conduite intérieure. 

samedi 22 février 2025

Carnet des dépenses de l'affaire de Paris

 Feuille d'un carnet saisi dans la valise de Seznec lors de son arrestation :

 


source :  Archives du Finistère

 

Carnet de dépenses Quéméneur, trouvé dans la valise au Havre

 

 
source : Archives du Finistère


 

vendredi 21 février 2025

Les anti-Seznec et le dossier d'instruction

 


 

Parmi les anti-Seznec les plus notoires, nous avons l'historien Michel Pierre qui a écrit un ouvrage sur l'affaire Seznec en 2009. Il n'a pas eu accès au dossier d'instruction conservé aux Archives du Finistère. Sa thèse est basée, assez souvent, sur des chaînes d'affirmations dont l'origine se perd et qui relèvent du téléphone arabe. 

Visite de Traounez vers le 26 mars 1923

Quéméneur écrit le 26 mars 1923 à "Guiomart" de maintenir la cour de la propriété de Traounez dans un état de propreté absolu. Il indique que des visiteurs pourraient aller visiter le site.

Il est possible qu'il s'agisse des époux Seznec. Ce qui laisse à penser que Quéméneur pense déjà à leur vendre sa propriété contre les dollars or et conclure un accord pour associer Seznec à l'affaire des Cadillac. Il est intéressant de constater que les éléments du dossier d'instruction conduisent à démontrer que tout se met en place dès mars 1923 selon les plans du procès-verbal de Saleun. Pourtant, la justice va poursuivre une autre hypothèse avec un aveuglement sidérant, en écartant tous les faits contraires. Pour l'instant, à l'étude du dossier, tout ce que l'on peut reprocher à Seznec est de s'emmêler dans ses explications, d'avoir utilisé une promesse de vente recopiée sur un exemplaire original. Seznec est totalement étranger de la disparition de Quéméneur.



 Extrait du registre du courrier - Archives du Finistère

Recherche de Cadillac par Quéméneur

Quéméneur a bien noté sur son registre du courrier expédié, les recherches de Cadillac en date du 10 et 11 mars 1923.

Quand le notaire Pouliquen affirme que Seznec a proposé une affaire intéressante de Cadillac le 22 mai à son beau-frère, nous savons que ce n'est pas exact. Cela prouve que Quéméneur est discret sur cette affaire. Il n'a pas informé sa famille et surtout pas Pouliquen de ces démarches. Par contre, il s'est ouvert sincèrement au banquier Saleun. Sa déposition est fondamentale. Pourtant, ni la police, ni la justice ne vont en tenir compte. Quéméneur a rencontré l'Américain la première semaine de mars. Tout ce que j'écrivais dans mon livre "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé" il y a 5 ans déjà, se révèle exact dans les moindres détails.

La commission de révision ne peut plus maintenir que Seznec a entrainé Quéméneur dans une affaire de cadillac. Il n'y a pas le moindre élément dans le dossier indiquant que Seznec cherche à se procurer des Cadillac en 1923.

 


 Extraits du registre du courrier de Quéméneur - Archives du Finistère

mercredi 19 février 2025

La révision de l'affaire Seznec est inexorablement en marche...

 


 

Comme je l'ai expliqué, le très partial documentaire sur l'affaire Seznec diffusé par France 3 a été un électrochoc. Ce mauvais réquisitoire anti-Seznec interdisait l'expression d'arguments contraires favorables à l'innocence. Cette censure intolérable sur une chaîne du service public laisse présager le pire sur la liberté d'information et d'expression dans ce pays.

Déposition Marie-Jeanne Seznec 30 juin 1923


 (Archives du Finistère)

 


 (Archives du Finistère)

 

 


 (Archives du Finistère)

 

 

 

(Archives du Finistère)

 

 Je me nomme Marc Marie Jeanne, épouse Seznec âgée de 37 ans, sans profession, demeurant à Morlaix, route de Brest.

Étant à Brest,  j'ai eu à blanchir le linge des divers hôpitaux de l'armée américaine et aussi le linge personnel de militaires de cette armée. J'ai commencé environ 3 ou 4 mois après l'arrivée des premiers contingents américains à Brest et j'ai cessé de m'occuper de ce blanchissage courant 1919.

C'est ainsi que j'ai eu des rapports d'affaires avec un infirmier qui m'a conseillé de profiter de la présence de l'armée américaine pour me procurer et mettre de côté des dollars en or, qui auraient une valeur 3 ou 4 fois supérieure dans 2, 3, ou 4 ans peut-être. Lui-même m'a procuré successivement onze ou douze pièces de 20 dollars au taux de 115 francs. J'ai été incitée aussi à me constituer des économies en pièces d'or des États-Unis. J'ai profité de mes relations d'affaires avec plusieurs militaires ou marins américains qui venaient chez moi, pour leur demander de leur céder leurs dollars en or, de préférence à d'autres personnes. A part quelques pièces de 20 dollars que j'ai achetées à raison de 112 francs, j'ai payé toutes les autres 185 francs, prix supérieur au cours du change d'alors. J'ai payé toutes les pièces de 10 dollars à raison de 57,50 francs.

C'est dans ces conditions que je me suis trouvée en possession, lorsque nous sommes venus habiter définitivement à Morlaix ( j'y suis venue rejoindre mon mari le 11 mai 1919) de quatre-vingt-dix-neuf pièces de 20 dollars et de deux cent dix pièces de 10 dollars.

S.I. Il ne m'est pas possible de vous faire connaître aucun des noms des militaires qui m'ont procuré ces pièces d'or. Celui qui m'en a donné l'idée, était un infirmier de l'hôpital U.S.A. N°6, qui est venu chez moi pendant 2 ou 3 mois.

J'avais toujours été résolue à ne jamais me défaire de ces dollars en or. Même lorsque mon mari a eu des difficultés dans son industrie, je n'ai pas voulu qu'on y touche. J'ai toujours dit à mon mari  qu'il avait assez d'argent dehors, qu'il n'avait qu'à le faire rentrer pour éviter les saisies, qui n'étaient que la méchanceté de la part des gens avec lesquels il était en relation.

En dernier lieu, toutes les pièces d'or que je possédais, étaient rangées par piles dans une boîte en carton très épais, aussi résistant que du bois, de dimensions comme ceci (Ici le témoin indique avec ses mains sur la table, les dimensions suivantes que nous vérifions aussitôt avec un 1/2 mètre : longueur 35 centimètres  - largeur 17 centimètres - hauteur 20 centimètres) - Ces dimensions ont été indiquées spontanément.  Cette boîte était de couleur marron foncé, sans marque. Je ne me rappelle plus l'origine et l'usage de cette boîte. Elle était déposée le plus souvent dans une cachette au grenier au fond d'un placard dans le mur. J'avais toujours eu l'intention de réunir ces dollars pour me procurer une propriété dans les environs de Quimper, car je ne me plaisais pas à Morlaix, à cause des injustices qu'on faisait à mon mari.

Si nous avons été dans la gêne depuis quelques temps, c'est parce que nous n'avons pas touché une somme de 48 à 50 mille francs, qui nous revient à la suite d'un sinistre survenu en 1921 dans la blanchisserie que j'exploitais à St Pierre-Quilbignon. Cette somme représente la valeur du matériel cédé (appareils à vapeur, essoreuse, barattements, etc) qui a été détruit au cours de l'incendie et la valeur du fonds de commerce cédé à mon frère Marc (Charles) demeurant à Paris (où j'ignore son adresse) lequel l'a cédé fin 1920 à deux associés Balzon et Genoux. Nous ne pouvons être payés, parce que mon frère est en procès avec ces derniers à la suite du sinistre.

En plus de ces 48 000 ou 50 000 francs, nous avons d'autres créances à rentrer.

A Plomodiern, les Sieurs Pensec et Trebout demeurant au bourg même, doivent plus de 6000 francs de loyers.

A Landerneau, un fabricant de brosses, dont le nom m'est inconnu, nous doit 1000 francs pour une chaudière que nous lui avons cédé en 1915.

La maison Lucannes à Paris,  nous doit le remboursement d'une machine de blanchisserie à 4 cylindres payée à l'avance 7000 francs, au moment du début de la guerre et non livrée.

S.I. Je vous assure que mon mari a bien remis la boîte contenant les dollars à M. Quémeneur le 22 mai à Brest. C'est mon mari qui a emporté ce jour-là la boîte et son contenu à Brest mais ce n'était pas dans l'intention de donner les dollars à M. Quémeneur, mais pour les changer sans une banque quelconque. Car il ne voulait pas les changer dans les banques à Morlaix à cause des ennuis qu'on lui avait suscités.

S.I. Mon mari est parti pour Brest le 22 mai au matin par le premier train. La veille au soir, je lui avais dit : "la boîte est là dans mon armoire à glace, où tu la prendras". Effectivement, il l'a prise à cet endroit le 22 matin où il est parti.

La veille au soir, ma bonne Angèle Labigou avait vu cette boîte et son contenu sur mon lit où j'avais soulevé le couvercle en sa présence et elle avait vu l'or dans la boîte.

D. Vous ne dites pas la vérité. Votre bonne était absente de chez vous le 21 mai ?

R. Je me trompe.....C'est vous qui me dites la veille... Eh bien ! Ce n'était pas ce jour-là... c'était quelques jours avant, moi j'ai dit le 21 mai, comme j'aurais dit le 18, comme j'aurais dit le 24... je ne sais pas quand c'était le 22.

D. La date du 22 mai n'a pas été précisée puisqu'il s'agit du jour où votre mari était allé porter l'or à Brest et vous avez précisé que votre bonne avait vu l'or la veille au soir ?

R. Eh bien ! Effacez ce que j'ai dit. Effacez-le sous ma responsabilité...

D. N'avez-vous pas changé des pièces d'or à l'occasion de la Communion d'un de vos enfants !

R. Si, j'en ai fait changer trois : une de 20 dollars et deux de 10 dollars qui ont été payées 15 francs le dollar, je crois, on n'a pas eu 600 francs, on a eu que cinq cents et quelques... Le témoin fait un calcul sur un bout de papier et dit : on a eu 560 francs.

D. Votre mari n'a donc pas pu emporter 4040 dollars à Brest ?

R. Mais si, j'avais 4080 dollars, dont cent pièces de 20 dollars. Et c'est après avoir vendu les 40 dollars en question qu'il restait maintenant 4040 dollars.

D. Qu'est devenue la boîte contenant les pièces d'or ?

R. Mon mari a dû la donner à M. Quémeneur qu'il a rencontré par hasard,  m'a-t-il dit, en allant à Brest, où il avait l'intention de les changer dans une banque.

En rentrant chez nous, le soir, mon mari m'a appris qu'ayant rencontré par hasard M. Quémeneur  sans me préciser à quel endroit, ce dernier lui avait dit qu'il ne serait pas content s'il ne voulait pas lui remettre les pièces d'or. Et que c'était ainsi qu'il avait remis l'or à M. Quémeneur et qu'il s'était arrangé pour acheter une propriété.

D'ailleurs M. Quémeneur était venu chez nous à différentes fois me casser la tête pour mon or. Il y avait longtemps que j'avais été visiter une propriété près de Paimpol avec mon mari et avec M. Quémeneur. Ce dernier venait assez souvent nous voir à Morlaix, il couchait de temps en temps chez nous. Nous étions très intimes avec lui, il y avait une grande amitié entre nous. Il était assez caché pour ses affaires bien qu'on lui racontait toutes les nôtres.

D. Comment votre mari a-t-il été amené à tenter le voyage à Paris ?

R. C'est M. Quémeneur qui lui avait dit.

M. Seznec est allé chercher sa voiture Cadillac à Landerneau la veille du départ pour Paris. Elle avait été remisée en garantie d'une somme de 15.000 francs reçue de M. Quémeneur pour éviter une saisie.

D. Pourquoi avez-vous emprunté 15.000 francs, alors qu'il suffisait de changer une partie de vos dollars pour vous procurer cette somme ?

R. Parce que je ne voulais pas m'en défaire. Et puis, on devait toucher sous peu de l'argent sur le sinistre de Brest.

D. Veuillez continuer sur les circonstances du voyage à Paris...

R. Je ne me rappelle pas à quel moment de la journée, M. Seznec est arrivé chez nous avec la voiture venant de Landerneau. Je ne me rappelle pas s'il était seul ou avec d'autres. Je me rappelle qu'il m'a dit que la voiture faisait un drôle de bruit. Je ne me rappelle pas où la voiture a été placée pour passer la nuit. Le jour du départ pour Paris, M. Seznec est parti seul avec sa voiture vers dix heures où dix heures et demie.

D. Qu'a-t-il mis dans la voiture avant son départ ?

R. Je ne sais pas. Probablement tout le nécessaire. On a mis aussi un pantalon bleu et un paletot. Le pantalon était propre. Je crois qu'il en possédait un ou deux.... Je sais pas...

D. Continuez votre déposition sur le voyage ?

D. Je ne sais rien. Je n'ai plus eu de nouvelles avant le retour de mon mari. J'ai trouvé drôle, car mon mari m'avait dit que j'aurais un télégramme et une carte postale aussitôt son arrivée à Paris.

Il est d'abord allé à Rennes, puisqu'il y avait rendez-vous avec M. Quémeneur, vers 16 h ou 16 h 1/2, ce dernier m'a téléphoné de Rennes pour me demander où était Guillaume - c'est le prénom de baptême de mon mari - Je lui ai répondu qu'il était parti d'ici vers les 10 heures, 10 heures 1/2 et que s'il n'était pas encore arrivé à Rennes, ça m'étonnait, et qu'il avait dû avoir plusieurs crevaisons de pneus en route.

Mon mari a été de retour un matin, je ne peux plus préciser si c'est le dimanche ou le lundi, - il est arrivé vers 4 heures ou 4 heures et demi, il faisait grand jour, c'était un peu avant l'Angelus.

En arrivant, il était fatigué. Il m'a dit qu'il avait attrapé une sacrée tournée et une tournée inutile, du moment qu'il n'avait pu arriver à destination. Il s'est couché en arrivant.

Il n'avait eu qu'un panier en osier pour faire le voyage.

Se reprenant : Nous n'avons qu'un panier en osier qu'il utilise quand il va en voyage et qu'il doit manger dans le train, ou bien quand il a quelque chose à porter, mais je ne dis pas qu'il l'avait dans son auto pour aller à Paris. Le panier, il l'a emporté avec lui lorsqu'il a été à Paris ces jours-ci.

Au cours du repas, le soir de son retour, mon mari m'a dit qu'après avoir quitté Rennes avec M. Quémeneur, ils avaient eu beaucoup de pannes ; à un moment donné, ils ont dit qu'ils ne pourraient pas arriver à Paris comme cela et ils sont revenus sur leurs pas pour prendre le train à la gare la plus proche. M. Quémeneur a pris le train pour Paris et mon mari a encore tenté de continuer sur Paris  qu'il avait été jusque vers Houdan, mais je ne me rappelle pas le nom de la localité. Il m'a cité des noms de localités et il m'a dit où il avait mangé : à Pré en Paille... Je ne me rappelle plus les noms qu'il m'a cités.

D. Depuis combien de temps la Mlle Angèle Labigou est-elle votre serveuse ?

R. Depuis 3 ans.

D. Lui devez-vous des gages ?

R. Nous lui devons des gages mais on lui a fait des avances quand elle nous a demandé de l'argent. Je ne me rappelle pas quel est le montant des gages, c'est 60 francs par mois, je crois. On la considère comme étant de la famille et on ne regarde pas de si près. C'est 60 francs par mois.

D. N'avez-vous pas dit avant-hier jeudi 28 juin, en présence d'un inspecteur de la police mobile, au cours d'une conversation : "... Nous avons une bonne domestique, elle fera tout pour sauver mon mari" ?

R. Si j'ai dit cela, ce n'est pas dans le sens que vous voulez lui attribuer. Je voulais dire qu'elle nous est très dévouée.

D. Quelles sont les personnes qui ont fait le voyage pour Paris le 24 mai avec votre mari ?

R. Il n'y avait que M. Quémeneur avec M. Seznec.

D. Quel est le montant de la somme emportée par votre mari pour ce voyage ?

R. Peut-être cinq ou six cents francs ; oh ! Il avait peut-être bien sept ou huit cents francs puisqu'il a acheté un pneu et un cric.

D. Quels étaient les individus avec lesquels votre mari et M. Quémeneur devaient se rencontrer à Paris ?

R. Je lui avais entendu prononcer le nom d'un " Charly". Je ne sais pas autre chose.

D. Comment était vêtu votre mari pour le voyage à Paris le 24 mai ?

R. Il avait les mêmes vêtements que ceux qu'il a sur lui actuellement,  c'est-à-dire : complet veston de couleur marron, chapeau noir velouté (ce chapeau est ici), pardessus teint noir confectionné avec des couvertures américaines (ce pardessus qui était lourd plein de poussière a dû être mis au lavage par la bonne) - chemise blanche en coton, caleçon teint crème en coton laine - faux col rabattu celluloïd - cravate noire à rayures blanches - souliers noirs (qui sont ici) - chaussettes en laine grise - deux tricots de même tissu que le caleçon (il portait les tricots sur la peau sous la chemise parce qu'il s'enrhume facilement). En outre, il avait dans la voiture un pantalon bleu et un vieux paletot que la bonne lui a portés. Il n'avait pas d'autres effets.

En rentrant chez nous, mon mari a dit à la bonne en ma présence : "Vous aurez de quoi faire pour détacher mes effets, voilà un complet fini ". Effectivement la bonne a nettoyé les effets, quand elle les a mis à sécher elle a fait la réflexion que ça sentait le grésil, le coaltar. Je crois qu'elle les a nettoyés en brossant. Je n'ai pas su comment elle les a nettoyés.

mardi 18 février 2025

La Banque Privée Coloniale

 


Gaston Vacquié

 

Concernant la Banque Privée Coloniale, il y a 3 procès-verbaux.

- André Descimon : Il contacte la justice le 29 juillet 1924 pour révéler des informations sur les relations entre Pierre Quéméneur et Gaston Vacquié, escroc de la banque Privée Coloniale. Il est interrogé sous procès-verbal, le 21 aout 1924 par le commissaire Vidal.









Déposition d'André Descimon - Archives du Finistère


Le frère de Gaston Vacquié, Aymard est interrogé le 23 aout 1924


Déposition d'Aymard Vacquié - Archives du Finistère




Enfin, le 26 aout 1924, Gaston Vacquié est extrait de sa cellule à la prison de la Santé pour prendre sa déposition 


Déposition Gaston Vacquié - Archives du Finistère

 

 


 

Besseyre des Horts ne sera pas interrogé car il est en fuite probablement en Belgique.