La révision peut être demandée lorsqu'une personne est condamnée et qu'un fait nouveau apparaît ou qu'un élément inconnu au jour du procès est découvert après la condamnation. Ces faits ou éléments nouveaux doivent être susceptibles d'établir l'innocence du condamné ou de faire naître un doute sur sa culpabilité. Selon les termes de l'avocat de Denis Le Her-Seznec, Maître Jean-Yves Le Borgne, il faut prouver que Seznec n'a pas tué Quéméneur.
L'exercice est donc difficile puisque la justice n'a pas été capable de prouver que Seznec avait tué lors du procès de 1924. Il n'est donc même pas possible de démonter une argumentation inexistante. L'année dernière, France 3 a financé un documentaire de propagande anti-Seznec uniquement à charge. 100 après, il n'y avait toujours pas le moindre élément prouvant que Seznec avait tué. Il faut se rendre à l'évidence et admettre que Seznec est bien innocent.
La révision du procès Seznec est toujours d’actualité en 2025. L’argumentaire historique basé sur des faits nouveaux demande du temps, puisque chaque élément avancé doit être étayé par un raisonnement logique et scientifique, s’appuyant sur des archives françaises, anglaises, américaines et russes.
La prochaine — et ultime — demande en révision portera essentiellement sur les points suivants :
1/ L’affaire des Cadillac
Cette affaire est aujourd’hui établie. Elle est plus complexe qu’une simple arnaque orchestrée par Leon Turrou.
Ce marché de véhicules éclaire toute l’affaire Seznec sous un jour entièrement nouveau. L’explication donnée à l’époque par la justice sera démontée avec soin par des faits indiscutables.
2/ L’affaire d’État
Lors de la précédente demande de révision en 2006, la Cour de cassation avait affirmé dans son arrêt :
« Les investigations accomplies par la commission de révision saisie en dernier lieu n’ont pas permis de trouver trace, dans les fonds d’archives ministérielles, d’un quelconque document relatif à un trafic d’automobiles étrangères, à l’époque précisément considérée. »
Or, il existe bel et bien des archives françaises qui montrent que le gouvernement était parfaitement au courant. Je suis en mesure de prouver que la Sûreté générale détenait un dossier, aujourd’hui consultable librement.
L’affaire d’État ne concerne pas un vaste marché de Cadillac qui aurait été couvert par les plus hautes autorités.
3/ Bonny et l’affaire Seznec
L’enquête a dévié dès le départ. Il faut aussi rappeler les derniers mots de Bonny avant son exécution, le 27 décembre 1944 : il regrettait d’avoir envoyé un innocent au bagne, en parlant de Seznec. Selon les propos rapportés par son fils, Jacques Bonny :
« Moi qui avais participé à l’enquête, j’étais certain qu’il avait tué le conseiller général Quéméneur. Ce n’est que bien des années plus tard que j’ai eu la certitude, pour ainsi dire formelle, que Seznec était innocent. Et pourtant, il est au bagne depuis plus de vingt ans, et par ma faute, parce que je me suis trompé de bonne foi… »
J’ai trouvé dans le dossier une manipulation volontaire de la part de Bonny visant à faire accuser Seznec. Cela n'est pas en lien avec la machine à écrire. En 1923, Bonny était déjà capable de manoeuvres mensongères dans un dossier d'instruction.
4/ Le retour de Quéméneur à Morlaix
Le dossier d'instruction prouve que l'activité de négoce de Pierre Quéméneur était en faillite. Le passif risquait à terme d'entrainer sa faillite personnelle.
Nous disposons du témoignage de « petit-Guillaume », qui affirme avoir vu Pierre Quéméneur décédé à Morlaix. Son retour s’explique assez facilement par « la perte des économies du couple Seznec ». Les raisons exactes de son décès demeureront inexpliquées...Toutes les hypothèses sont envisageables et à titre personnel, je pencherais vers le suicide.
Pourquoi cela prend-il tant de temps pour déposer une demande en révision ?
Parce que chaque élément, chaque détail, chaque explication, chaque démonstration doit être prouvé. Il faut parfois des mois pour obtenir une archive, laquelle peut renvoyer vers une autre. Quant aux archives russes, elles ne sont pas aisément consultables.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire