lundi 14 avril 2025

Mes conclusions temporaires sur le dossier Seznec

 

 




 

Après la consultation du dossier original Seznec conservé aux archives du Finistère, je peux rendre mes premières conclusions :

1/ Meurtre  

Il n'y a pas le moindre élément dans les pièces du dossier qui peuvent accréditer l'hypothèse que Guillaume Seznec a tué Pierre Quéméneur. Il n'y a aucun élément indiquant pourquoi il a tué ? comment ? où ? avec quelle arme ? Comment il s'est débarrassé du corps ?

La réponse à ces questions, encore aujourd'hui, relève d'hypothèses invérifiables. Pourtant, la police et la justice ont multiplié les recherches sans succès. Il n'existe pas un seul scénario crédible si ce n'est une version romancée de l'affaire Seznec.

J'ai donc la certitude que Seznec n'a pas pu tuer Pierre Quéméneur. Si c'était le cas, la police aurait trouvé quelque chose.

2/ Faux en écriture privée

Il y a de nombreux éléments et des témoignages qui indiquent que Guillaume Seznec a acheté la machine à écrire au Havre. Cette dernière a servi à taper les deux promesses de vente.

Il n'y a pas d'éléments probants indiquant que Seznec est l'auteur de ces documents. Il est possible que Seznec savait que Quéméneur était décédé. Ce dernier a-t-il été assassiné ? Est-il mort par accident ? Suicide ? Mort naturelle ? La réponse n'est pas dans le dossier.

3/ Éléments troublants

J'ai mis à jour des éléments troublants. Par exemple, par rapprochement avec d'autres pièces, j'ai découvert un document antidaté de la police pour couvrir un faux témoignage à charge contre Seznec. Je garde cet élément pour une possible demande de révision. Il prouve l'innocence de Seznec.

A la lecture du dossier, il est absolument impossible de trouver la moindre preuve que Seznec a tué. Il a été condamné par défaut car la justice a été incapable de faire apparaître la vérité. Dans le meilleur des cas il y a doute, voire innocence.

A la lecture du dossier, j'ai trouvé des erreurs souvent importantes chez les divers auteurs ayant publié sur l'affaire Seznec ces dernières années. Souvent, ces erreurs sont reprises d'ouvrages plus anciens.

Le livre de Denis Langlois, "Pour en finir avec l'affaire Seznec" est probablement le plus sérieux et le plus rigoureux. Il y avait, toutefois, quelques erreurs factuelles dans son précédent livre. 

L'ouvrage de Bernez Rouz présente des erreurs et des contresens graves qui auraient mérité d'être corrigés dans une nouvelle édition. Par exemple, au décès de Pierre Quéméneur, son compte bancaire présente un solde négatif très important alors que Bernez Rouz indique par erreur qu'il est largement créditeur.

L'ouvrage de Michel Pierre présente trop d'erreurs factuelles, de préjugés, de reprises d'erreurs pour être pris au sérieux. J'invite Michel à consulter le dossier d'archives et à refondre totalement son livre. Michel Pierre est historien, spécialisé dans l'histoire du bagne mais surtout vulgarisateur pour le grand public. Il écrit sur tout sans être vraiment spécialiste de rien.

Je n'ai pas lu l'ouvrage d'Annick Le Douget. Elle s'enorgueillit d'avoir eu accès au dossier mais elle en tire des conclusions qu'elle est incapable de prouver. Surtout, j'ai peu apprécié son absence de modestie et sa grande intolérance vis à vis du public qui ne partage pas son point de vue sur la culpabilité de Seznec. Heureusement qu'elle n'était pas dans la magistrature, sinon on pouvait s'attendre au pire.

Claudine Jourdan a obtenu l'autorisation dérogatoire de consulter le dossier Seznec. Elle publie régulièrement sur son blog des documents originaux avec son analyse. 

Les éléments extérieurs au dossier comme le témoignage de Petit-Guillaume, la découverte de l'Américain Léon Turrou et l'affaire des Cadillac donnent la meilleure et seule explication raisonnable d'une des affaires les plus complexes et mystérieuses des annales judiciaires. 

Mon livre, "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé" est à nouveau disponible, après réimpression, en version papier. Pour commander la dernière version :

 


Aucun commentaire: