Archives du Finistère
Les anti-Seznec pensent que Seznec a fait des faux pour s'emparer de la propriété de Plourivo. Il a tué Quéméneur dans un moment "d'égarement" et a fait disparaître son cadavre à tout jamais. Ce scénario est-il crédible par rapport au dossier d'instruction ?
Effectivement, une vue superficielle de l'affaire peut laisser penser à une telle possibilité. Sans même évoquer le témoignage de Petit-Guillaume, ni l'intervention du Colonel Turrou, le dossier d'instruction montre clairement que le meurtre de Quéméneur par Seznec est hautement improbable. Cela implique une préparation minutieuse et minutée d'un tueur quasi professionnel bénéficiant de complicités. Mais alors pourquoi laisser autant de traces, de contradictions, d'erreurs, de fourvoiements ?
Le voyage pour Paris se décide dans la précipitation et même l'affolement, rien n'a été pensé, planifié. Quéméneur ne veut rien dépenser pour la Cadillac car le véhicule était supposé être en bon état. Sauf qu'il est resté 8 mois stocké, sans aucune précaution. Pour information, un véhicule ancien n'est jamais hiverné sur ses roues. Dans les carnets de dépenses, il apparaît que c'est Seznec qui se retrouve, bon gré, mal gré, à payer les frais du véhicule et des pneumatiques alors que ce dernier ne lui appartient plus.
La Cadillac se trouve bloquée par hasard après Houdan suite à plusieurs problèmes, électrique, ampoule, pneus, moteur qui cogne...La police a fait des recherches incroyables dans la région sans rien trouver. Après la théorie fantasmagorique des boues grignoteuses, a été vérifiée, sur procès-verbal, la théorie des champignons cadavériques. Un expert en mycologie de Rennes a même été mis à contribution. Son rapport mi-sérieux, mi-railleur indique qu'il s'agit d'un phénomène normal. Si le cadavre de Quéméneur n'a été retrouvé vers Houdan, il faut admettre qu'il n'y était pas ou alors cela implique nécessairement une complicité avec un autre véhicule. Pourtant, même cette piste a été creusée sans succès.
L'étude du dossier d'instruction me laisse perplexe. La police et la justice n'ont aucun doute sur la culpabilité pour meurtre car Seznec a acheté au Havre, selon plusieurs témoins, la machine à écrire. Il existe des dizaines de procès-verbaux sur la journée du 13 juin. Par contre, il existe dans le dossier des incohérences qui sautent aux yeux. Elles sont écartées arbitrairement sans autre forme de procès. Le procès-verbal du fondé de pourvoir de la banque Bretonne de Crédit Saleun est à ce titre éloquent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire