Comme pour les chasseurs, dans le dossier Seznec, il y a le bon et le mauvais témoin. Le bon témoin, c'est celui à charge qui est d'une probité exemplaire. Le mauvais témoin est toujours à décharge et c'est une ordure.
Le Her est un témoin à décharge, c'est sûrement une ordure comme l'a écrit Denis Seznec. Mais en 1923, il n'a jamais été condamné. Pourtant, le commissaire Vidal va faire des difficultés pour prendre sa déposition ce qui va lui causer des problèmes. Suite à une plainte, une enquête va être diligentée. Pour son témoignage, le Her va voir sa vie privée étalée au grand jour, traité plus bas que terre. Pourtant son témoignage est vérifié dans les moindres détails. Ses collègues de travail sont interrogés, il n'y a rien à redire. Tout ce que dit Le Her est crédible.
La Cour de cassation a rappelé que l'inspecteur Bonny avait été fusillé en 1944 pour des faits de collaboration. Cela ne veut pas dire qu'en 1923, il était déjà un salaud qui aurait trafiqué l'enquête. Nous aurions aimé que ces paroles de bon sens s'appliquent aussi à Le Her.
Deknuydt est un témoin à charge qui indique avoir vu Seznec dans la salle des pas perdus de la gare du Havre le 20 juin. Il est même capable de reconnaitre les moindres détails sur Seznec et les valises qui soit dit en passant ont été largement diffusés par toute la presse.
Bonny va être mandaté pour rendre un rapport de moralité sur Deknuydt. Ce dernier en date du 12 février 1924 est élogieux. Deknuydt mérite le bon Dieu sans confession. Il ajoute quand même à la fin, une broutille sans importance : sommiers judiciaires 3 mois Boulogne 18 janvier 1922 Escroquerie.
(Archives du Finistère)
C'est en effet un témoin au-dessus de tout soupçon. On s'aperçoit que son nom présente 2 orthographes : Pour le Dr Jekyl c'est Deknuydt et pour M Hyde, c'est Deckuydt.
La presse nous apprend qu'il défraya la chronique dunkerquoise pour banqueroute. Puis comme employé comme coursier aux Ponts et Chaussées de Boulogne, il en profita pour subtiliser des carnets à souches. Il signa des reçus au nom de l'ingénieur en chef pour se faire remettre de fortes sommes.
La presse nous apprend aussi que sa fille Eugénie née en 1887 chez qui il demeure, a occupé la profession de prostituée occasionnelle.
Lors du procès Seznec, sa prestation va provoquer l'hilarité générale dont voici le compte rendu du journal Le Petit Parisien du 1 novembre 1924 :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire