Louis Quéméneur et le notaire Pouliquen vont attaquer en justice le juge Hervé et le directeur du journal "La Province" devant un tribunal civil et non au pénal, pour des articles qui sont suseptibles de leur causer un préjudice personnel. L'avocat de la défense est Maître Lamour, du barreau de Paris. En reprenant les recherches du juge Hervé, il va faire une très longue plaidoirie de 77 pages. Cette dernière remet totalement en cause la thèse de Michel Pierre qui limitait le procès à une histoire plus ou moins extravageante de meurtre à Plourivo.
Même si certains points relèvent en effet d'accusations sans fondement et d'hypothèses non étayées. Le procès sera bien justement gagné par les plaignants. D'autres points sont très élaborés et toujours d'actualité aujourd'hui. Michel Pierre décrit le juge Hervé comme un fou caricatural, incapable de raisonnement. Ce document prouve le contraire. Le juge Hervé ou en tout cas son avocat ont eu accès au dossier d'instruction, celui de Quimper. Ils se réfèrent en permanence aux pièces avec la cote. Si Madame Bosser a été convaincue de l'innocence, c'est qu'il y a de nombreux éléments qui font douter.
Faire croire que la campagne pour l'innocence serait une folie médiatique de l'extrême-droite dont Michel Pierre n'explique pas les mécanismes dépasse la mauvaise foi et relève de contre-vérités.
Après le sommaire de la plaidoirie Lamour, voici ce qu'écrit Maître Lamour en 1932 sur le bureau de poste numéro 3 situé au 6 Boulevard Malesherbes :
Sommaire de la plaidorie Lamour
L’ACCUSATION ......................................................................................................... 3
L’acte d’accusation ......................................................................................... 3
LA DEFENSE ............................................................................................................. 11
I. L’impossibilité matérielle du crime ........................................................ 13
- Pas de cadavre, pas de scène du meurtre, pas de trace ................... 14
- Difficulté du crime sans trace ......................................................... 14
- Les « preuves » du crime à Houdan ............................................... 16
1°. Un fait négatif : la prétendue disparition d’un cric ....... 16
2°. Un fait positif : du sang sur un bidon ............................ 17
3°. Une hypothèse gratuite .................................................. 17
A. Les traces de goudron ....................................... 17
B. La valise ............................................................ 17
C. La consommation d’essence ............................. 18
- Inexactitude de l’horaire de l’accusation ......................................... 19
- Le véritable horaire d’Houdan ......................................................... 25
- L’objection du retour à Morlaix ....................................................... 29
- Dix-sept minutes .............................................................................. 29
II. Existence de Quémeneur après la date officielle de sa mort ................ 30
- Le 26 mai à 10 heures, puis à 14 heures, au bureau de poste n° 3 .. 30
- Le 26 mai après-midi : le fait nouveau, Mme Petit ......................... 33
- Le 26 mai, à 18 heures 30, dans le tramway de la Muette ............... 33
- A Rennes, un matin qui peut être le 27 mai ..................................... 35
- Le 27 mai à Guingamp, à 11 heures 23 ........................................... 36
- Une preuve matérielle : les deux paires de chaussettes ................... 36
III. Absence de mobile du prétendu crime ................................................... 37
IV. Les présomptions, seul fondement de l’accusation ............................... 38
- Les présomptions .............................................................................. 39
- Premier groupe : Les présomptions de préméditation ...................... 40
1. Et tout d’abord l’affaire des Cadillac ................................ 40
2. La vente de Traou-Nez ...................................................... 43
3. L’existence des dollars ...................................................... 44
- Second groupe : Les présomptions du crime .................................... 46
A. Seznec serait tout au plus un faussaire et non un assassin 46
B. Les présomptions du Havre s’écroulent ........................... 48
1. A Plouaret, Seznec n’a pas pris le train pour Le Havre.......... 48
2. Au Havre, le 13 juin, qui est cet homme aux cicatrices ?........ 49
3. Le 13 juin à Montparnasse ............................................ 50
4. De nouveau à Plouaret, le 14 juin ................................... 50
5. Le télégramme ........................................................... 54
6. La machine « Royal » ................................................. 54
7. Mal rasé et l’oeil clignotant .......................................... 55
8. Le 20 juin, au Havre ................................................... 55
9. Le papier timbré ........................................................ 57
10. La machine dans le hangar ......................................... 57
11. Les actes de vente .................................................... 58
12. Les mentions du carnet .............................................. 60
V. Les faits nouveaux ..................................................................................... 61
1. Faits prouvant l’existence des dollars ............................................. 62
2. Faits prouvant la survie de Pierre Quémeneur ................................ 62
3. Faits prouvant la machination ......................................................... 62
- Le faux « Mme Seznec » ................................................... 62
- « L’informé » de L’Ouest-Eclair ....................................... 63
4. Faits tendant à établir une scène du meurtre ................................... 64
a. Deux coups de feu ............................................................. 64
b. La nuit du 27 au 28 ........................................................... 65
1. Les livres du port ................................................ 65
2. Le sable .............................................................. 66
3. Pas de coup de feu à la noce du 24 .................... 66
c. Le pont de Lézardrieux .................................................... 6
VI. Le procès de « La Province » ................................................................. 69
- Premier texte poursuivi ...................................................... 70
- Deuxième texte .................................................................. 71
- Troisième texte .................................................................. 71
- Quatrième texte .................................................................. 72
- Cinquième texte ................................................................. 72
- L’article 1382 ................................................................................... 72
- La faute .............................................................................. 73
- Le préjudice ....................................................................... 73
- Le rapport de cause à effet entre la faute et le préjudice ... 74
Bureau n° 3, boulevard Malesherbes
Il y a mieux, Messieurs. Scherdly, on lui écrivait où ? Au bureau n° 3, boulevard Malesherbes.
Et M. Pouliquen de triompher et de dire : « Cela est bien suspect. Car c’est justement à ce bureau que mon beau-frère m’a dit d’envoyer les 60.000 francs du fameux chèque. »
Voilà une preuve décisive.
Ce n’est au contraire qu’une preuve de la bonne foi parfaite de Seznec. Voyons. Quémeneur n’a pas d’adresse à Paris. Où faire envoyer par Pouliquen ce chèque urgent ? Poste restante ? Il y a 300 bureaux de poste à Paris. Envoyer une lettre avec la seule mention poste restante, c’est s’exposer à la voir revenir trois jours après avec une demande de précisions complémentaires. Auquel de ces 300 bureaux Quémeneur, qui connaît mal Paris, va-t-il faire envoyer son chèque ? Auquel pense-t-il tout d’abord ? Mais à celui où Scherdly lui a prié de répondre. C’est tout naturel. Et c’est ce qui explique que c’est le bureau de poste n° 3 que Quémeneur a donné comme adresse à son beau-frère. C’était le seul bureau de poste qu’il connût à Paris, du moins le premier auquel il ait pensé.
Pourquoi, sinon parce qu’il y écrivait communément à l’époque !
Ce Scherdly qu’on n’a pas retrouvé, ce ne devait pas être évidemment un commerçant installé et ayant pignon sur rue, pour recevoir ses lettres poste restante !
Evidemment, mais l’affaire elle-même n’était pas, à l’époque, des plus exemptes de critiques.
Scherdly, ce devait être un de ces hommes au casier judiciaire à rallonges qui hantent le pavé de Paris, successivement marchands de Cadillac ou de bijoux, marchands de stocks ou agents d’affaires véreux et changeant de profession avec les occasions. Tel devait être Scherdly avec lequel Quémeneur et Seznec s’étaient acoquinés.
Mais tout cela, et c’est si naturel, ne pouvait pas apparaître clairement et du premier coup à ce brave Quémeneur de Landerneau.
A Landerneau, on a le coeur plus pur qu’à Paris et l’esprit moins méfiant, on ne soupçonne pas tout ce qui grouille dans les bas-fonds de la vie parisienne... A cette époque, on s’en souvient, il y avait un petit affaissement de la morale commune. L’année 1923 participait de ces années d’après guerre, ou d’après Révolution, et qui sont marquées par un amoindrissement des valeurs morales.
Est-ce que Quémeneur s’est aperçu qu’il était tombé dans une bande de fripouilles ? A-t-il décidé alors de revenir sans plus tarder à son Landerneau natal ? Je veux le croire, pour sa mémoire, j’en suis même à peu près certain, étant donné ce qu’il était et ce qu’était Scherdly.
Mais ce dont je m’étonne, c’est qu’on n’ait pas poussé plus loin l’enquête sur l’annonce de La Dépêche de Brest et qu’on n’ait pas interrogé, parce qu’on ne l’a pas trouvé, et pas trouvé parce qu’on ne l’a pas cherché, ce Monsieur qui achetait des Cadillac dans « n’importe quel état ». Il y avait là des choses intéressantes à savoir et qu’il faudra qu’on sache un jour, car je ne veux pas croire que la justice n’aura pas la curiosité de vérifier si nous nous sommes trompés dans notre hypothèse qui vaut mieux que le silence de l’accusation et qui est bien près d’être pour nous, et pour certaines raisons, une certitude.
LE 26 MAI A 10 HEURES, PUIS A 14 HEURES, AU BUREAU DE POSTE N° 3
La meilleure preuve, c’est celle du bureau n° 3. Sur ce point, il s’est passé quelque chose de bien singulier. Le 26 mai, c’est à dire le lendemain de l’assassinat officiel, un homme se présentait une première fois à 10 heures, au bureau n° 3, bureau de poste du boulevard Malesherbes à Paris. Que venait-il faire ?
Il faut que vous sachiez, Messieurs, que pour cette fameuse affaire des Cadillac, dont il sera parlé tout à l’heure, Quémeneur avait écrit et télégraphié à son beau-frère, Me Pouliquen, notaire à Pont-l’Abbé, pour lui demander de lui faire parvenir un chèque de 150.000 francs. Je signale que cette demande, quoique un peu brusque, n’avait rien de singulier puisque ce n’était qu’une demande de remboursement, précipitée par la nécessité imprévue des affaires, d’une somme semblable que Pouliquen restait devoir encore à M. Pierre Quémeneur et qui n’a été liquidée que par la succession de celui-ci.
Ce télégramme, envoyé de Rennes, trois personnes le connaissaient : Quémeneur, qui l’avait expédié, Pouliquen, le destinataire, et peut-être Seznec. Et puisque ce télégramme, qui demandait l’envoi d’une certaine somme, n’était connu que de trois personnes, il en résultait également que l’envoi de la somme n’était connu que de ces trois personnes.
Pouliquen, qui ne dispose pas de 150.000 francs, envoie 60.000 francs. Il envoie, non par un chèque sur la Banque de France comme on le lui avait demandé tout d’abord, mais par un chèque sur la Société Générale. Me Alizon paraissait hier, à ma grande surprise, tirer argument de cette modification : avant que Quémeneur n’eut rencontré Seznec, prétendait-il, c’était sur la Banque de France que le chèque était tiré, mais après qu’il avait vu Seznec, c’était sur la Société Générale. Et il y voyait je ne sais quelle manœuvre diabolique. La Banque de France est un établissement particulièrement respectable mais où le paiement des chèques s’effectue comme partout ailleurs et notamment à la Société Générale. Je ne sache pas qu’un chèque barré – on n’envoie pas un chèque non barré, c’est une grosse faute qu’un notaire n’a pu commettre – je ne sache pas qu’un chèque barré se touche autrement à la Société Générale qu’à la Banque de France, lorsqu’on n’y est pas bénéficiaire d’un compte en banque. Il n’était pas barré, dit Me Alizon. C’était une imprudence, mais dans votre accusation-hypothèse-raisonnement, car cette accusation n’est jamais qu’une hypothèse ou un raisonnement, vous devez prétendre que Seznec savait que le chèque n’était pas barré. Et comment l’aurait-il su ? Comment eut-il pu imaginer que, par erreur ou par une négligence professionnelle grave, M. Pouliquen avait envoyé un chèque sans le barrer, à son beau-frère, M. Pierre Quémeneur, dans une poste restante de Paris ? Par conséquent, pour tout le monde, le chèque était barré et, Messieurs, le lendemain du prétendu crime, un homme qui ne pouvait être que Pierre Quémeneur se présente au bureau de poste n° 3 pour recevoir ce chèque envoyé sous lettre chargée.
Maître Alizon, je vous propose de faire une expérience. Allez dans n’importe quel bureau de poste. Demandez : Il y a-t-il une lettre chargée pour M. Alizon ? On vous répondra, avant de vous dire oui ou non : Avez-vous des pièces d’identité ?
Car c’est une règle de service que l’employé auquel on demande une lettre chargée poste restante n’a pas le droit de répondre si oui ou non il y a quelque chose, avant d’avoir pu vérifier l’identité du demandeur. Par conséquent, avant qu’on lui réponde, Pierre Quémeneur a dû fournir la preuve de son identité.
Vous nous direz qu’il n’était pas difficile à l’assassin de voler les papiers de Pierre Quémeneur. Mais alors, la grosse question est celle de la date.
Ah ! ici, nous arrivons devant une discussion bien intéressante. On vous dit : ce n’est pas le 26 mai que les faits se sont passés, c’est le 2 juin.
C’est stupide. Comment ? Le 2 juin quelqu’un se serait présenté boulevard Malesherbes, aurait demandé si un pli envoyé le 25 mai était arrivé, et l’employé lui aurait répondu, sans surprise de part et d’autre : « Non, depuis huit jours ce pli n’est pas arrivé ! »
Or, ceci se passe à 10 heures du matin. Et à 14 heures cette même personne se représente à nouveau une deuxième fois, et l’employé lui répond encore : le pli n’est pas arrivé. Et cette fois encore, ni l’employé, ni le réclamant ne sont surpris qu’un pli parti de Pont-l’Abbé le 25 mai ne soit pas arrivé le 2 juin ? Il est bien extraordinaire qu’un pli parti le 25 mai de Pont-l’Abbé ne soit pas arrivé à Paris le 2 juin. C’est même si extraordinaire que le 2 juin le pli était bel et bien arrivé depuis le 27 mai, ayant été envoyé de Pont-l’Abbé le 26 mai, avec un jour de retard.
Alors, Messieurs, pourquoi cette réponse à deux reprises ? Parce que ce n’est pas le 2 juin que cette réclamation a été faite. C’est le 26 mai. Et je m’en vais vous l’établir.
Ce n’est pas moi qui vais vous l’établir, c’est M. Pouliquen, avant réflexion. Car il y a des dépositions Pouliquen avant réflexion et des dépositions Pouliquen après réflexion. Singulière conception du témoignage, soit dit en passant.
M. Pouliquen réfléchit beaucoup trop pour un parent qui s’inquiète de la mort d’un autre parent.
En effet, dans la plainte qu’il dépose le 13 juin 1923, M. Pouliquen écrit cette phrase que je vous demande de méditer : (Cote 6). « D’après les renseignements pris à la poste même, ce chargement a bien été demandé dans la journée du 26 mai. »
D’après les renseignements pris à la poste même… M. Pouliquen ne s’engage pas au hasard. Il a pris des renseignements. Et ces renseignements sont appuyés à la cote 7 bis du dossier par le Directeur des Services des recherches de la Sûreté qui confirme que c’était bien le 26 mai, renseignements pris, que le pli a été demandé au bureau de poste n° 3. Il n’y avait donc aucun doute. C’était bien le 26 mai que quelqu’un s’était présenté pour réclamer le pli qui n’était pas là.
Mais Me Pouliquen avait peut-être eu quelques difficultés et n’avait pu envoyer son chèque en temps voulu. Peut-être des clients l’avaient-ils retenu et peut-être était-il trop tard pour envoyer le 25 mai ce que lui demandait son beau-frère. Il envoie donc le chèque en retard et celui-ci ne pouvait pas être là le 26 mai. (Cote 7 bis)
Mais Pierre Quémeneur croyait qu’il avait été envoyé en temps voulu et qu’il pouvait se présenter au bureau de poste pour le réclamer. D’où sa double visite et la réponse parfaitement exacte du 26 mai qui lui est faite. D’où aussi le fait qu’il n’insiste pas, supputant de lui-même un retard. Mais le 2 juin, il n’en est plus ainsi ! Cela ne correspond plus à rien, c’est contraire au bon sens le plus élémentaire.
Or, le 26 mai, il n’y a qu’un homme qui ait pu réclamer ce pli. Trois personnes en connaissent l’existence : Pouliquen, Seznec, Pierre Quémeneur. Ce n’est pas Pouliquen qui est allé le réclamer. Nous le croyons du moins. Ce n’est pas Seznec, puisqu’il a été établi que pendant ce temps-là il était sur la route du retour, sans qu’il y ait une faille d’une minute dans l’emploi de son temps et qu’on le suit de ville en ville et de garage en garage sur la route de Rennes à Morlaix. Si ce n’est pas Pouliquen, qui est à Pont-l’Abbé, si ce n’est pas Seznec, qui est sur la route de Rennes à Morlaix, c’est Pierre Quémeneur.
Et c’est alors que, brusquement, la thèse de l’accusation change. C’est lorsqu’on apprend que Seznec était sur la route et ne pouvait pas être à Paris que, soudain, cette date du 26 mai, si certaine, cette date, renseignements pris, devient inutilisable et est brutalement rejetée contre tout bon sens au profit du 2 juin. (Cote 51)
On interroge l’employé Bégué. Je n’en veux dire aucun mal, mais la grandeur administrative s’accompagne de quelques servitudes. On n’interroge Bégué qu’une fois, une toute petite fois. Alors qu’on a fait faire au malheureux Nouvion, qui avait commis le crime d’être en léger désaccord avec le chef de gare Piau, le voyage de Morlaix jusqu’à connaître tous les poteaux télégraphiques de la route, on interroge une fois M. Bégué, sur un fait essenteil, alors qu’il fait une déclaration invraisemblable. Que dit celui-ci ? Il convient que c’était le 2 juin, parce que sans doute on lui avait fait comprendre que c’était le 2 juin et qu’on lui a dit que ce ne pouvait être le 26 mai.
Ah ! Me Alizon, ne levez pas les bras au ciel ! Quand on ne sait pas où était Seznec ce jour-là, M. Pouliquen et la police disent : C’était le 26 mai, RENSEIGNEMENTS PRIS. Mais quand on sait que Seznec était sur la route ce jour-là, on dit : le 2 juin. Et pourquoi le 2 juin ? Nous ne sommes pas au bout du scandale.
Pourquoi pas le 3, ou le 1°, ou le 30 mai ? Pourquoi le 2 juin ? Pourquoi le 2 juin exactement ? PARCE QU’ON A APPRIS ENTRE TEMPS QU’A CETTE DATE SEZNEC ETAIT A PARIS où il était venu consulter un homme d’affaires.
Voilà un pli qui n’a pu être réclamé le 26 mai que par une personne qui ne pouvait être que Pierre Quémeneur. Trouvez-vous normal qu’on l’ait réclamé le 2 juin, sans provoquer de surprise, ni de la part du destinataire, ni de la part de l’employé ? Par une coïncidence étrange et lamentable, cette date se trouve être précisément celle où, depuis, on a appris que Seznec était venu à Paris.
C’est avec beaucoup de modération, tout à l’heure, que j’ai dit ce que je pensais, sans vouloir être outrancier, sur la façon dont a été faite cette enquête. Je m’en voudrais d’insister. Mais ce n’est pas de ma faute si les faits insistent pour moi.
C’est le 26 mai que Quémeneur est venu réclamer son argent. Et il ne l’a pas trouvé. Le lendemain, il quitte Paris. Mais auparavant, ce même jour, le 26 mai, d’autres personnes l’ont vu à Paris.
3 commentaires:
Me Lamour oublie un 4ème personnage qui a pu se présenter au bureau de poste le 26 mai: l'astucieux Scherdly qui était en contact téléphonique avec Quéméneur et qui connaissait l'existence de cet envoi de chèque. Si Quéméneur est rentré en Bretagne dans la nuit du 25 au 26 mai, l'escroc à pu tenter sa chance avec de faux papiers.
On peut imaginer que Pierre Quéméneur et Sherdy se soient présentés ensemble. L'avocat Philippe Lamour qui reprend les thèses du juge hervé s'approche de la vérité sur le bureau de poste 3 et sur la personnalité de Sherdy.
Si Me Danguy des Déserts a vu Pierrre Quéméneur à la gare de Rennes le samedi 26 mai à midi, c'est que Pierre Quéméneur a pris à Dreux le train Paris Rennes le 25 mai à 22h 42. Pierre Quéméneur qui n'allait à Paris que pour se rendre compte du marché d'après sa sœur Jeanny, a pu renoncer en route, se fâcher avec Seznec et rentrer à Morlaix. Scherdly qui l'attendait rue du Maine à 8h du matin le 26 a pu s'interroger et se rendre au bureau de poste N°3 qui était l' adresse poste restante de leur correspondance. Au moins pour avoir des nouvelles de Quéméneur, peut-être pour récupérer le courrier. Il avait échangé la veille avec Quéméneur au sujet de ce chèque.
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