Selon un article de Ouest-France "Annick Le Douget, comme son confrère Michel Pierre dans L’impossible innocence, Histoire de l’affaire Seznec , démontre comment « un fait divers banal est devenu une affaire emblématique de la justice française et un symbole de l’erreur judiciaire. Une thèse martelée au début des années 30 sur fond d’opposition entre régionalisme breton et jacobinisme français »
Devant un problème, il faut revenir aux fondamentaux et aux faits connus sinon cela part dans tous les sens. Je vais donc recadrer Annick Le Douget qui ne "démontre" rien.
Question 1 : L'affaire Seznec est-elle un banal fait divers ?
Annick Le Douget est bien incapable de démontrer cette affirmation.
L'affaire Seznec est la disparition du conseiller général du Finistère, Pierre Quéméneur. Il allait à Paris avec Seznec pour rencontrer un intermédiaire Américain du nom approximatif de Cherdy dans le but de vendre des Cadillac à la Russie des Soviets.
Pour un banal fait divers, c'est quand même une histoire pas banale.
Question 2 : Y-a-t-il eu une affaire de vente de Cadillac vers la Russie des Soviets ?
Annick Le Douget n'en sait strictement rien. Elle s'appuie sur les affirmations de Michel Pierre. Ce dernier nous affirme qu'une affaire de Cadillac vers la Russie était impossible car les Russes avaient besoin de tracteurs. A ce stade, il nous fait part de son hypothèse qu'il ne reste plus qu'à démontrer. Nous attendons toujours la démonstration. En réalité, je taquine Michel Pierre qui est parfaitement incapable de démontrer la justesse de son hypothèse.
Comme Annick Le Douget et Michel Pierre nous assènent que Seznec a eu un procès juste et équitable, allons voir ce que dit le dossier d'instruction sur ce point. Et là, surprise, il n'y a rien, nada, pas la moindre recherche n'a été entreprise par la police ou la justice pour vérifier la véracité de cette affaire de Cadillac. Mais alors Seznec aurait dit vrai ? S'il a dit vrai, il n'est peut-être plus coupable.
Annick Le Douget se repose sur Michel Pierre qui se repose sur le dossier d'instruction qui se repose sur du vide et Lebrun enregistre tout cela. Je pourrais continuer avec l'Américain, la disparition de Quéméneur et les manques de l'enquête. Quelqu'un qui connait mal l'affaire Seznec peut se faire manipuler. Nous sommes quand même encore un certain nombre à bien connaitre cette affaire. Sur le trafic de Cadillac et l'Américain, je suis le seul en France à avoir fait des recherches sérieuses qui sont la référence.
Dans les années 30, il y a bien eu une campagne du journaliste Eugène Delahaye, directeur de "La province", du juge Hervé, de Françoise Bosser de la LDH et Charles Huzo pour l'innocence de Seznec. Cette campagne s'est terminée par un procès. Annick Le Douget nous apprend que "La Province" est un journal fasciste. Eugène Delahaye a écrit un livre publié en 1946, "Quarante ans de journalisme". Sous l'occupation allemande, le journal "La Province" a interdiction de reparaitre au motif que le journal a mené depuis longtemps une violente campagne contre la grande Allemagne et son führer. Delahaye indique aussi qu'un collabo de l'Heure Bretonne a tenté de s'emparer de son journal mais il s'y est opposé. Les nationalistes Bretons de Breiz Atao finiront sous l'uniforme allemand dans la Bezen Perrot.
Pour information, l'Ouest-Eclair, ancêtre de l'Ouest-France, a collaboré avec l'Allemagne Nazie, ce qui n'est pas le cas de "La Province". Quand on est historien, il faut faire attention à l'utilisation à tort et à travers des termes comme "fasciste". L'histoire est une science, ce n'est pas un meeting de Mélenchon.
Comme l'explique Hervé Brusini, les journalistes sont des moutons. Nous voyons poindre à l'horizon, le grand complot fasciste d'extrême-droite de l'innocence de Seznec.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire