mercredi 23 juin 2021

Eléments pour une nouvelle demande en révision de l'affaire Seznec

Dans la perspective d'une demande de révision, je livre quelques éléments de réflexion. Mes travaux et recherches sur cette affaire de Cadillac avec la Russie des soviets en mai 1923 reposent sur des éléments solides, incontestables et vérifiables. Cela n'a pas toujours été le cas des précédentes demandes de révision. 

Nous savons avec certitude qu’il y a bien eu une « affaire de Cadillac » avec la Russie des Soviets en mai 1923. Cette affaire a été réalisée par le colonel Haskell, chef de l’ARA à Moscou et le représentant de la GPU de Dzerjinski (ancêtre du KGB), Karl Lander assisté de Volodin. Officiellement, ces Cadillac devaient servir au ravitaillement mais en réalité, elles ont été intégrées au parc automobile de la GPU pour servir au transport des dignitaires soviétiques. Ce marché de Cadillac en mai 1923 est le seul jamais réalisé pour des véhicules de cette marque. Il n’y en a pas eu avant, ni après cette date. Ces faits sont relatés par Bertrand Patenaude, historien, enseignant chercheur à l'Université de Stanford en Californie dans son livre "The big show in Bololand". Ses travaux sont basés notamment sur les archives du fonds Hoover. A l'écriture de son livre, Bertrand Patenaude n'avait pas connaissance d'archives du FBI. Je lui ai transmis une copie de ces archives que je détenais de Rhodri Jeffreys-Jones, historien à l'Université d'Edimbourg en Ecosse. Ce dernier travaillait sur l'écriture d'un livre sur Léon Turrou dans les années 1938-39 alors agent du FBI en charge d'un réseau d'espions nazis aux Etats-Unis.

Pierre Quéméneur a indiqué à son banquier qu'il avait été mis au courant d'une affaire de Cadillac suite à une annonce parue dans un journal. En effet, il existe une annonce passée dans le journal français L’AUTO du 7 et 9 février 1923 pour l’achat de 10 Cadillac torpedos. Cette annonce est la seule qui correspond à la description faite par Pierre Quéméneur concernant le nombre de véhicules, le type de véhicule et la date. Le contact est un certain O.I.R. qui n'apparait pas dans le dossier d'instruction. Ce qui est assez surprenant pour un élément de cette importance.

Un américain d’origine russe, Léon G. Turrou, travaillant comme traducteur pour l’American Relief Administration à Moscou de 1921 à 1923 est présenté par ses supérieurs hiérarchiques comme un petit escroc et un affairiste. Il est même suspecté de travailler pour les Russes. On retrouve son passage sur les mêmes lieux et aux mêmes dates que l’affaire Seznec. Un ami de Léon Turrou, Davidowsky, indique sur procès-verbal du FBI que ce dernier est venu en France vers 1923 pour monter une arnaque et qu'il a mené grand train à Monte-Carle. La description de l’américain Charly faite par Pierre Quéméneur correspond exactement à Léon Turrou. 

Guillaume Seznec donne des détails sur l’affaire de Cadillac qu’il était impossible d’inventer comme par exemple l’utilisation de Cadillac pour le ravitaillement. 

Tous ces éléments et d’autres longuement détaillés dans mon livre "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé"  MonsieurBrocanteur éditeur me conduisent à la certitude qu’il y a bien eu une affaire de Cadillac, que Léon Turrou a bien tenté de se procurer des exemplaires de ce véhicule pour le compte des Russes et que finalement, il a conservé l’argent pour lui. 

A cela, s’ajoute le témoignage de Petit-Guillaume, fils ainé de Guillaume Seznec indiquant que Pierre Quéméneur est revenu à Morlaix vers le 26-27 mai 1923. Il n’y a pas de preuves matérielles pour confirmer ce témoignage mais il n’y a aucun élément sérieux et objectif permettant de douter de sa véracité, ni de sa sincérité. 

Il est clair que l'accès aux archives de la GPU permettrait d'en connaitre davantage sur le rôle de Turrou dans cette affaire de Cadillac. Le responsable de l'ARA, Walter Brown, parle d'un Russe peu recommandable proche de responsables de la GPU qui était en affaires avec Léon Turrou. Ce dernier l'aurait arnaqué pour une triste et sombre histoire de diamants et de bijoux. Y a t'il eu une tentative de manipulation de la part des services secrets Soviétiques ou s'agit-il uniquement d'initiatives individuelles ?

Toujours est-il qu'une demande de révision basée sur ces éléments et d'autres actuellement non divulgués aurait des chances d'aboutir. 

 

 Felix Dzerjinski dans une des Cadillac achetée par la GPU en mai 1923

(photo agence gouvernementale Russe)

 

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