lundi 24 février 2025

Le rapport Camard sur la journée du 26 mai 1923

 Le notaire Pouliquen dans sa plainte du 21 juin 1923, déclare que :

"Le lendemain de ce jour c'est à dire le 26 mai, une personne se présentait au bureau de poste, N°3, Boulevard Malesherbes, à Paris, et demandait au guichet de la poste Restante si un pli chargé n'était pas arrivé à l'adresse de M. Quéméneur Pierre, négociant à Landerneau. Sur la réponse négative de l'employée, cette personne, qui n'a pu être encore identifiée, se retira et ne s'est plus représentée depuis."

 

Le 27 juin 1923, le notaire est entendu sous procès-verbal par le commissaire Vidal, il déclare :

J'ai alors télégraphié à M. Le receveur du bureau de poste N°3, Boulevard Malesherbes à Paris pour lui demander si mon chargement avait été réclamé par le destinataire. Il m'a été répondu que mon chargement était toujours en instance poste restante.


Déposition du notaire Pouliquen du 30 juillet 1923 :

On me répondit qu'il avait été demandé,mais qu'il n'avait pas été remis. L'employé me fit savoir qu'il avait été réclamé le 26 mai. Il se trompait évidemment car mon chèque n'a été expédié de Pont L'Abbé que le 26 et n'a dû arriver à Paris que le 27. Il a ensuite affirmé que c'était bien le 2 juin qu'il a été réclamé.

 


Dans la requête en faveur de Guillaume Seznec, le procureur général rédige son rapport en date du 17 octobre 1956 :

 




Il serait intéressant d'avoir communication du rapport Camard pages 209-222 pour savoir comment il lève les incohérences et s'il a pu avoir accès au dossier Bégué qui a reçu un blâme de sa hiérarchie pour faute professionnelle.

Les incohérences entre les déclarations du notaire Pouliquen et l'employé des Postes Bégué n'ont fait l'objet d'aucune vérification, ni de confrontation. Pouliquen indique qu'il est normal que le chèque ne soit pas arrivé le 26 mai puisqu'il l'avait posté le jour même à Pont L'Abbé. Sauf qu'il est le seul à savoir qu'il n'a pas posté le chèque le 25 mai comme il était pourtant convenu. Un courrier expédié le 25 mai était susceptible d'arriver au bureau de poste à Paris le lendemain dans la journée.

Il n'explique pas non plus pourquoi le chèque n'a pas été remis le 2 juin ?  Bégué indique dans sa déposition que pour les plis recommandés, il y a une fiche dans la case correspondante.



3 commentaires:

Skeptikos a dit…

Bonjour. Il m'a toujours paru évident que c'est bien le 26 mai que le pli a été réclamé. Buégué n'a modifié sa déposition que sous l'influence de la police qui ne veut voir dans la venue de Seznec à Paris que le projet de récupérer le chèque. Etrange. Ils ne se posent absolument pas de savoir pourquoi il va voir Gautier sans raison véritable.

Skeptikos a dit…

Ah oui, j'oubliais : c'est en publiant force extraits du RM de Buégué que Lili nous démontre que c'est le 2 juin. Quelle superbe enquêteuse !

Admin a dit…

En effet, il y a des incohérences dans le témoignage Bégué. La procédure est très rigoureuse surtout pour un pli recommandé et chargé de 10 000 F pour justement éviter les erreurs. Le PV n'explique pas le mécanisme de cette erreur. Pourtant la date du 2 juin va servir à l'accusation contre Seznec alors qu'elle apparait comme hypothétique.