Voici le 7eme article sur l'affaire des diamants. Cette affaire montre que Turrou est capable d'élaborer des arnaques. Marc Duriez pense que Turrou est une victime. Je vais lui prouver le contraire.
LES DIAMANTS DE LEON TURROU
https://affaire-quemener-seznec.blogspot.com/2020/03/28.html
Franck
C. Page est secrétaire de l'A.R.A. au siège à New York. Il demande un
rapport au responsable de la mission à Moscou sur les membres de l'A.R.A. qui ont quitté
l'organisation. Cyrill J Quinn, le directeur de la mission à Moscou en
remplacement du Colonel Haskell répond le 10 mars 1923. Ce document m'a été aimablement communiqué par Bertrand Patenaude. Il signe familièrement ses mails par "L'autre Bertrand". Du coup, je signe les miens par "The other Bertrand".
Cyril Quinn, la moustache, à gauche est assis entre Kamenev, Volodin debout et Karl Radeck au banquet final, le 18 juillet 1923.
Je traduis le texte de Cyril Quinn de la façon suivante : "Leon G. Turrou. je ne sais pas exactement quoi dire sur Turrou. Il a
rejoint l'organisation en septembre 1921. Il a travaillé comme
interprète et ensuite comme assistant de Mangan. Au bureau de New York,
tous ceux qui ont été en Russie le connaissent. Bien qu'il ait été très
utile de différentes façons, nous n'avons jamais été entièrement sur
de lui et quelles étaient ses relations avec le gouvernement [soviétique]. Il y a eu
un scandale au sujet d'un appartement qu'il a récupéré et dont je pense qu'il est fautif. Et récemment, avant son départ de Russie, il a acheté des
diamants et une montre en platine pour $ 2500, payant par chèque à la
Bankers Trust à Paris. Quand la Banque d'Etat [soviétique] a voulu encaisser l'argent du
chèque, ils se sont aperçus que le paiement avait été bloqué. Nous
avons été informés officieusement que le chèque était volé et que la
signature était incorrecte. Turrou lui même indiqua à son arrivée à
Varsovie, après avoir passé ces objets en contrebande hors de Russie, qu'il
fit examiner les diamants et découvrit qu'ils étaient faux et décida de
bloquer le paiement sur le chèque. C'est une situation désagréable
étant donné que les personnes qui lui ont vendu les diamants et qui ont
escompté le chèque affirment que les diamants avaient été expertisés ici
avant le départ et que Turrou avait déguerpi avec les objets.
Globalement, c'est une affaire louche et nous sommes contents que Turrou
soit hors de Russie."
Voilà la façon dont Cyril Quinn reporte au siège l'attitude de Turrou. Ses écrits sont sans équivoque sur la mauvaise impression que lui a laissé Turrou ainsi qu'aux autres membres de L'A.R.A. qui sont inclus dans le "Nous". Turrou est incapable de prouver sa bonne foi. Il n'apporte pas la preuve que les diamants sont faux.
Selon Marc Duriez : "C’est en fait Leon Turrou lui-même (ne cherchant donc pas à cacher l’affaire) qui a signalé le problème dans une lettre envoyée de Varsovie à William Haskell, le directeur pour la Russie de l’A.R.A., affirmant qu’il avait acheté à Moscou quatre diamants et une montre en platine pour 2.500 dollars, mais qu’en arrivant à Varsovie il avait constaté que les diamants étaient faux et n’étaient que des saphirs de l’Oural, d’une valeur d’environ 70 dollars. Il demandait dans sa lettre la permission d’envoyer les faux diamants via un coursier de l’A.R.A. à son ami letton Oscar Booman à Moscou, pour qu’il fît le nécessaire. Cette autorisation lui a été refusée par le sous-directeur Cyril Quinn, directeur par interim à Moscou en l’absence d’Haskell."
Début mars, l'A.R.A. est à la recherche de Turrou pour une histoire d'aiguilles qui ont disparu. Turrou sait très bien que cette affaire de diamants, infiniment plus grave est sur le point d'éclater. Il prend juste les devants et écrit au Colonel Haskell pour obtenir l'autorisation de retourner les diamants via le courrier de l'A.R.A. . Selon les accords de Riga, le courrier est assimilé à du courrier diplomatique mais les Russes peuvent contrôler les malles et les objets qu'elles contiennent. Les gardes rouges sont très vigilants sur tous les objets illicites qui entreraient ou sortiraient de Russie. Il y a déjà eu plusieurs scandales à ce sujet impliquant des membres de l'A.R.A. Les Russes accusant les Américains de pillage et de contrebande. Turrou connait parfaitement les rouages de l'A.R.A. Il sait très bien que sa demande n'a aucune chance d'aboutir. La réponse de Quinn "This cannot be done" était prévisible. Marc Duriez ne comprend pas le contexte.
Selon Marc Duriez : "Sans l’expliquer dans sa lettre, Turrou avait fait
opposition au chèque, en déclarant qu’il lui avait été volé et que la
signature était fausse. C’était un mensonge, mais, de toute évidence,
son but était d’éviter de subir une perte énorme dans une opération qui
devait à l’origine lui permettre de faire un très large bénéfice en
revendant les diamants aux États-Unis ou ailleurs, et cette fausse
déclaration lui permettait d’obtenir aisément le non paiement du chèque
(la même personne qui condamne Turrou pour cela trouve parfaitement
normal que Guillaume Seznec fasse de fausses promesses de vente pour
remplacer de prétendues vraies promesses, afin de récupérer un prétendu
gros investissement en dollars)."
Marc Duriez ignore le contexte qu'il ne connaît pas. Les membres de l'A.R.A. ont interdiction de faire du commerce et de réaliser des opérations commerciales en Russie. Faut-il avoir lu les accords de Riga et mon livre pour le comprendre.
Turrou signe un chèque puis il informe sa banque que le chèque est volé et que sa signature a été imitée. Ce qui est faux. Il commet un délit pénal. Pour justifier ce délit, il indique que les diamants objets du paiement étaient faux. Le vendeur indique que les diamants ont été expertisés et qu'il étaient véritables. Turrou accusé d'un délit doit donc fournir la preuve que les diamants sont faux. Il lui faut donc produire un certificat d'un expert ou à minima d'un bijoutier indiquant que les diamants ne correspondent pas. Turrou fournit-il ce document ? Non, ce qui est bien la preuve que Turrou a commis un abus de confiance. De plus, pourquoi Turrou ne paye-t-il pas la montre non plus ?
Cette histoire de diamants montre que Turrou est capable de monter des escroqueries comme celle des Cadillac dont a été victime Pierre Quéméneur. Mais par la suite, Turrou a fait beaucoup mieux dans les arnaques.
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