lundi 16 décembre 2024

Implication de Leon Turrou dans l'affaire Seznec : 27 preuves circonstancielles et 2 témoignages directs

 

Les anti-Seznec (Annick Le Douget, Michel Pierre, Jean-François Lebrun, Ouest-France, France 3 et sûrement d'autres...) essayent de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Ils n'apportent rien. Ils sont incapables de prouver que seznec a tué. Ils se limitent à une seule preuve circonstancielle qui est que Seznec a fait des faux dont il a tué. Ils refusent d'examiner toutes les incohérences du dossier. 

Une des incohérences est cette affaire de Cadillac avec l'intermédiaire américain au nom approximatif de Sherdy dont le procureur Guillot dit qu'elle est issue de l'imaginaire de Seznec. Sur quelles preuves s'appuient ses affirmations ? Sur rien. Guillot n'apporte aucun élément. Son raisonnement consiste à dire que Seznec a fait des faux. Il a donc tué Quéméneur. Comme il a donc tué Quéméneur, cette affaire de Cadillac ne peut pas exister, cachons-la. Nous pouvions nous attendre à ce que les anti-Seznec apportent des éclaircicements sur ce raisonnement qui relève du sophisme. Ils ont dépensé beaucoup d'énergie pour ne convaincre personne. On voit beaucoup d'amertume dans leurs propos. Tout cela, c'est la faute aux médias et au public qui n'a rien compris manipulé par je ne sais quelle théorie du complot Trumpiste.

Je dis aux anti-Seznec, retournez aux sources du dossier mais tout le dossier et n'écartez pas les nombreux éléments qui vous dérangent. Vous arriverez aux mêmes conclusions qu'il est très douteux que Seznec ait tué et qu'il ait même pu réaliser un tel forfait sans télescoper les faits.

Le témoignage de petit-guillaume est un témoignage direct qui s'ajoute aux autres éléments. Il n'est pas parfait mais il existe. Depuis 2015, les anti-Seznec n'ont pas été capables de prouver qu'il était faux même en utilisant des théories psychologiques oiseuses. De même que le témoignage de Le Her qui a parlé à Pierre Quéméneur et qui affirme que ce dernier est descendu à la station Trocadéro le samedi 26 mai 1923 à 18h45. La police a refusé de prendre sa déposition. Ensuite, elle a dépensé beaucoup d'énergie dans des actes de procédure pour discréditer la personnalité du témoin. Pourquoi n'a-t-elle pas fait la moindre recherche autour du Trocadero pour au moins vérifier si le témoignage était faux ? Aujourd'hui, cela pose un sérieux problème suite à l'abondance de preuves circanstancielles qui conduisent à l'implication de Turrou. Le témoignage Le Her apparait comme le plus en cohérence avec les faits. Ce soir-là, Quémeneur n'avait-il pas un rendez-vous pour conclure l'affaire de Cadillac ? Ne se serait-il pas terminé en calamité ?  Pourquoi ne pas avoir vérifié si un américain pouvant correspondre aux informations du dossier n'était pas descendu dans un hôtel à proximité ? Nous apprendrons par la suite que Turrou aimait ce quartier, du Trocadero, de l'Avenue Hoche, à la Porte d'Auteuil et au Boulevard Flandrin. Le but d'une enquête judiciaire est bien de suivre les pistes qui conduisent à la manifestation de la vérité.

J'ai apporté 27 preuves circonstancielles de l'existence de cette affaire de Cadillac et de l'implication de Leon Turrou. A la lumière de ces 27 preuves, il existe deux témoignages directs qu'en 1923, Leon Turrou est bien revenu en France et qu'il a participé à l'affaire seznec.

 

27 preuves circonstancielles  

 

Pour résoudre une partie importante de l'affaire Seznec, je me suis donc occupé d'un seul problème à la fois en commençant par l'énigme du trafic de Cadillac vers la Russie soviétique et ensuite l'énigme de l'Américain Cherdy. Résoudre ces deux énigmes, c'est résoudre l'affaire Seznec.

 

L'énigme du trafic de Cadillac vers la Russie des Soviets

J'ai donc commencé par recenser les éléments dont nous disposions dans le dossier d'instruction. J'en ai trouvé 10 :

1/ stocks Américains
2/ par lots de 10
3/ gouvernement américain voulait faire rentrer toutes les Cadillac
4/ intermédiaire avec un de ses agents à Paris
5/ commission de 2000 francs
6/ ravitailler les soviets
7/ prix uniforme de 30 000 F
8/ vente d’automobile Cadillac a des Américains en février (ackerman)
9/une annonce d’un journal (Quéméneur à Salaun)
10/ peu importe l’état, pourvu qu’elle puisse rouler d’un garage à un autre (Quéméneur à Salaun)

 

Cadillac issue des stocks à Moscou en 1923

 

Une affaire de cette importance a pu laisser des traces. En faisant des recherches, j'ai découvert la vente de 24 Cadillac d'occasion par les Américains aux Soviets. Certaines provenaient des stocks de la première guerre. Etrange coïncidence, cette transaction avait eu lieu en mai 1923. La même semaine ou Pierre Quéméneur et Guillaume Seznec prenaient la route pour Paris, justement pour participer à une affaire identique.

J'ai trouvé de nombreuses informations dans l'ouvrage magistral de l'historien-professeur Bertrand Patenaude à l'Université de Stanford en Californie : "Big show in Bololand". Je le remercie d'avoir toujours répondu à mes questions et demandes. Il signe ses courriels avec humour "L'autre Bertrand" et je signe les miens t.o. Bertrand "The other Bertrand". Il m'a transmis de nombreux documents et photos. 

J'ai complété mes recherches par l'accès au fonds Herbert Hoover, ancien président des Etats-Unis. J'ai trouvé une documentation importante sur l'ARA et la vente de véhicule Motor Transportation de l'American Relief Administration.

Tous les points étaient exacts. Par exemple, le prix payé par les Soviets pour l'achat d'une Cadillac était cohérent avec les affirmations contenues dans le dossier Seznec.


L'énigme de l'Américain Chardy ou Cherdy

 

Comme il y avait bien eu une affaire de Cadillac qui correspondaient exactement avec les ponts connus du dossier d'instruction, la deuxième étape consistait à rechercher l'intermédiaire Américain. J'utilise le nom Cherdy qui est celui orthographié par Bonny.

Voici ci-dessous les informations

10 points sur l'existence de Charly

11/ Il reçoit du courrier au 6,16,26 Boulevard Malesherbes
12/ Selon Pierre Quéméneur, l’Américain est ami de Paris (Salaun)
13/ Il occupe certainement une bonne situation en Amérique (Salaun)
14/ Il a montré des papiers qui donnent toute sécurité
15/ J’ai autant confiance en lui qu’en moi
16/ Il écrit de façon impeccable (Seznec)
17/ Il sait présenter son marché (Seznec)
18/ Il parle plusieurs langues : Anglais, Français et probablement le Russe
19/ Il est en relation avec des autorités Russes et US à Moscou. Il connaît les détails de la transaction
20/ Il n’y a pas d’intermédiaire entre Quéméneur et l’Américain Charly (salaun)
21/ Des pièces émanant d’un gouvernement et qui démontraient qu’il [Charly] avait assez d’influence pour me [Pierre Quéméneur] permettre non seulement d’obtenir l’affaire mais de la continuer en la renouvelant (Salaun en 1926)

3 points dans l’espace

L’américain se déplace entre la Russie, la France et les Etats-Unis

22/ Moscou Il est en contact avec des autorités soviétiques
23/ Etats-unis Il réside aux Etats-Unis
24/ France Il doit au moins être de passage pour rencontrer Pierre Quemeneur à 2 reprises

3 points dans le temps

25/ des annonces de journaux : annonce OIR en 7-9 février
26/ rendez-vous avec l’Américain Charly obligatoirement avant le 9 mars 1923
27/ être en France avant le 26 mai 1923

Les 27 points du dossier d'instruction convergent tous vers Turrou. Je ne vais pas reprendre en détail toute l'enquête dans cet article succinct de blog et je vous renvoie à la lecture de mon livre : Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé  (actuellement en rupture).

Par exemple, est-ce que l'Américain pourrait être Gherdi, le marchand de pièces détachées ? non, car il ne correspond qu'à 3 ou 4 points mais pas à tous comme Turrou. Gherdi n'est pas américain. Il ne réside pas aux Etats-Unis...Arrêtons-là!




7 manquements majeurs dans l'enquête

 

A partir des 27 preuves circonstancielles, j'ai identifié 7 manques majeurs dans l'enquête faite par le commissaire Vidal et l'inspecteur stagiaire Bonny, par le juge d'instruction de Morlaix, Binet et par le procureur Guillot. Ces 7 manques relèvent d'un aveuglement complet et d'une rare obstination dans l'erreur. Le seul qui a reconnu son erreur est l'inspecteur Bonny peu de temps avant d'être fusillé. Il faut rappeler que Vidal lui avait confié une mission de toute importance qui était d'éclaircir cette affaire de cadillac et de retrouver l'Amérivain Chardy.

1/ Bureau de poste numéro 3 au 6 Boulevard Malesherbes à Paris

Aucune vérification par Bonny le 25 juin 1923 si réception de courriers au nom approximatif de Chardy en poste restante ou boite aux lettres.

2/ perquisition à KerAbri

documents saisis :

- des tractations d'automobiles
- des projets de vente de la propriété de Traou-Nez
- des correspondances diverses, types de signature Quéméneur, des  photographies, un livret militaire
- comptes de Quéméneur à la Société Bretonne, carnets de chèques
- dossier De Jaegher


Aucune recherche concernant les journaux qui devaient inévitablement se trouver dans le bureau de Quéméneur et si des petites annonces avaient été encerclées ou annotées.

3/ les annonces de journaux

Aucune vérification dans les annonces des journaux dont L'Auto, aucune recherche pour retrouver O.I.R.


Le journal L'Auto est devenu le journal L'Equipe. Toutes les archives ont été détruites lors du déménagement du journal en 1987

4/ communications et télégrammes donnés et reçus par Seznec

Aucune vérification des relevés PTT notamment le lundi 21 mai 1923

5/ Transatlantique Berengaria


Aucune recherche concernant la liste des passagers du Berengaria arrivée à Cherbourg en provenance de New York le 21 mai 1923 à 16h00

6/ Ambassade US concernant une affaire de Cadillac vers la Russie des Soviets

 


 

En 1923, il n'y avait quasiment aucune chance d'en trouver la trace au sein du gouvernement français. La France n'avait pas de représentation diplomatique en Russie, ni d'informateurs. Mais comme il s'agissait de Cadillac, la France aurait pu demander à l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris, s'il avait connaissance d'une affaire de Cadillac avec la Russie des Soviets. La demande serait remontée au Departement d'Etat puis vers la mission Russe de l'American Relief Administration. En retour, l'ambassade des Etats-Unis aurait confirmé cette affaire de cadillac. De plus, cette demande aurait probablement surpris et déclenché une enquête pour connaitre l'origine d'une affaire confidentielle. Comment un marchand de bois de Landerneau et un maitre de scierie de Morlaix pouvaient être aussi bien informés, avec des détails aussi précis ? Il existait un service "Secret Intelligence Bureau" dans chaque ambassade en charge d'investigations diplomatiques. Le responsable du service de 1920 à 1940 était Robert C. Bannerman. 

 
7/ Demande d'information sur Turrou à l'ambassade des Etats-Unis à Paris
 

Après avoir identifié Turrou, la Sûreté Générale aurait pu demander des informations sur Leon Turrou. L'ambassade des Etats-Unis à Paris avait un dossier sur Turrou. Un document daté du 13 février 1923 avait été envoyé par l'assistant de l'attaché militaire de l'ambassade des Etats-Unis à Paris et adressé à l'assistant Chief Staff G-2 au Ministère de la Guerre à Washington. Leon Turrou était soupçonné d'avoir été engagé par les services secrets soviétiques. Robert C. Bannerman du "Bureau of Diplomatic Security" sera en charge de faire des recherches à la demande du FBI sur Leon Turrou notamment concernant de nombreux mensonges sur sa biographie.

Ce que l'on peut conclure :

Selon l'acte d'accusation du procès Seznec, le procureur général Guillot affirme que ce trafic de cadillac sort de l'imagination de Seznec. C'est incohérent avec le dossier qui montre que c'est Pierre Quéméneur qui en parle le plus et que tous les détails sont exacts ?

Les 27 preuves circonstancielles et les 7 manquements graves prouvent qu'il y a bien eu une affaire de Cadillac vers le Russie des Soviets et que Leon Turrou est l'instigateur.

Deux preuves directes de l'implication de Turrou dans l'affaire Seznec

Turrou est décédé à Paris en 1986. Il est enterré à Neuilley/Seine. Il a toutefois laissé une trace lors d'une émission de radio, le 7 mars 1939,  il dit : « A ce moment là [en 1923] , j’avais des économies et j’ai démarré une affaire qui s’est terminée en calamité. »

Le 24 août 1938, l'ami de léon Turrou, Joseph Davidowsky interrogé sous procès-verbal de l'agent du FBI Louis Loebl indique :

"Vers 1923, Turrou a trouvé quelques Russes installés à New York intéressés pour lancer une affaire d'export de champignons lyophilisés entre la Pologne et les Etats-Unis. Turrou quitta New York avec $ 6 000 prêtés par ses partenaires. Mais au lieu de mettre en place cette affaire, des télégrammes arrivent chez Davidowsky, la femme de Turrou et quelques amis russes de New York. Turrou informe qu'il a été à Monaco et qu'il a perdu tout l'argent au casino. Il supplie qu'on lui envoie de l'argent pour rentrer à New York. Davidowsky indique qu'après beaucoup de persuasion, il a réussi à convaincre Mme Turrou. Il a récolté $ 200 qui ont été câblés à Turrou à Monaco. L'épouse de Turrou qui travaillait dans la manufacture de chemises de Davidowsky a donné une partie de la somme et Davidowsky a complété pour $ 100 ou $ 120 avec l'aide d'amis russes. Cela a permis à Turrou de revenir à New York."
 

 Le déplacement de Turrou est bien confirmé avec son nom sur la liste des passagers du transatlantique Berengaria au départ de Cherbourg et en direction de New York, le 7 juillet 1923. Davidowsky raconte ce qu'il sait de l'affaire ou ce que Turrou a bien voulu lui dire.

Comme aucune enquête n'a été diligenté en 1923, ni par la police, ni par la justice, nous n'aurons pas réponses à tous les questions et l'affaire Seznec gardera un parfum de mystère, à moins que...


 


 

 

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