Je lisais rapidement un article récent de blog reprenant une hypothèse un peu vieillotte. Cela concernait la façon dont Pierre Quéméneur aurait été tué. Le corps aurait disparu à tout jamais dans les étangs sans fond d'au moins 20 cm de profondeur en été de la région de Gambais. Je crois que dans la brocante des livres sur l'affaire Seznec, Yves-Frédéric Jaffré l'évoquait plus ou moins en 1956. Avant cela des articles de journaux mentionnait les brochets géants capables d'avaler un être humain et les boues grignoteuses dissolvant les cadavres.
Pour revenir aux choses plus sérieuses, Guillaume Seznec a été condamné en 1924 au bagne par la cour d'Assises de Quimper . Nous pouvions espérer que la justice ait rassemblé un minimum d'indices, de pièces à conviction pour nous expliquer ce qu'il s'était passé. Et bien non, 100 ans après, il n'y a rien, toujours rien, désespérément rien. Personne n'est capable d'expliquer comment Seznec a tué Pierre Quéméneur, ni même s'il a tué. Comment s'est-il débarrassé du corps ?
Michel Pierre, historien, s'est appuyé sur les travaux d'un blog pas très sérieux mentionné ci-dessus pour écrire son livre "L'impossible innocence". Même si l'intérêt pour cette vieille affaire est retombé, j'ose espérer qu'il y ait des articles de journaux un peu plus argumentés que l'Ouest-France pour les 100 ans du début de cette affaire.
Quand j'ai écrit mon livre, "affaire Seznec : les archives du FBI ont parlé", j'ai travaillé sur des archives de première main, jamais exploitées, en langue anglaise et russe. Il existe de nombreuses archives gouvernementales ou universitaires disponibles en ligne. Mais pour aller plus loin, il faut consulter les archives sur site. Même si un gros effort a été accompli ces dernières années, il est très probable que 98 % des archives ne sont pas scannées.
Voici par exemple un document jamais publié à ce jour sur le bertillonnage dans l'affaire Seznec. Il ne provient pas du dossier d'instruction.
Test de la main gauche de Seznec réalisé le 30 juin 1923 sur papier libre par l'agent des sommiers judiciaires, M Colombo (ne pas confondre avec l'inspecteur de Los Angeles Police Department).
Bertrand Vilain
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