dimanche 29 octobre 2023

Commentaire de l'article 2/8 de Marc Duriez du 6 mars 2020 : LEON TURROU, TOURISTE DE TROISIÈME CLASSE


Le second article de la bouée de sauvetage de Langellier est intitulé  :

LEON TURROU, TOURISTE DE TROISIÈME CLASSE du 6 mars 2020


Il est toujours visible sur le blog de Marc Duriez. Il se réfère à une préversion Kindle de février 2020 qui a été retirée de la circulation. Le livre , "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé" a bénéficié de plusieurs mises à jour gratuites. Marc Duriez a indiqué sur son blog qu'il n'avait pas acheté le livre. Il n'a donc pu les recevoir comme Langellier d'ailleurs. C'est leur problème. Je vais donc continuer la déconstruction minutieuse des articles de Marc Duriez qui ont tous mal vieilli.

Selon Marc Duriez, "L’hypothèse centrale de Bertrand Vilain dépend entièrement d’un fait qui n’a pas été prouvé à ce jour, à savoir la présence de Leon George Turrou à Paris le 26 mai 1923, lieu et date du rendez-vous de Pierre Quéméner avec son contact américain."

Cette affirmation est fausse. Marc Duriez inverse ce qu'il appelle "l'hypothèse centrale" mais qui n'en est pas une. J'ai établi dans mon livre que Charly et Turrou sont la même personne. Pierre Quéméneur avait un rendez-vous très important à Paris avec cet américain pour une affaire de Cadillac vers la Russie des Soviets. Pour plusieurs raisons que j'ai déjà développées sur ce blog, il apparaît que Guillaume Seznec n'a pas pu tuer Quéméneur. J'ai donc logiquement toutes les raisons de penser qu'il a bien été à son rendez-vous. Actuellement, ni la justice, ni la police n'ont jamais apporté la preuve qu'il n'y avait pas été. Surtout si Pierre Quéméneur était encore en vie. Là encore, la justice n'a jamais apporté la preuve qu'il était décédé le 26 mai à 8h30. Je rappelle un principe qui est que c'est à l'accusation d'apporter les preuves du décès.

Selon Marc Duriez, "En réalité, le passage du livre que j’ai cité ci-dessus était tout simplement mensonger. On ne peut pas affirmer que Turrou a réservé une place sur le Berengaria quand on n’en sait strictement rien. On ne peut pas non plus dire que l’arrivée à Cherbourg est prévue le 20 ou 21 mai, quand le seul élément qu’on possède (comme il l’avoue dans son billet d’hier) est une arrivée à Southampton le 22 mai et que la traversée de Cherbourg à Southampton ne prend que six heures. Il s’agit de propos malhonnêtes, destinés à tromper le lecteur."

Ce passage a été corrigé dans la version définitive. Actuellement, je n'ai toujours pas retrouvé la liste des passagers du Berengaria débarquant à Cherbourg le 21 mai à 16h00. Il faut savoir que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont archivé les listes de passager débarquant sur leur sol. Ce n'est pas le cas de la France. Les listes ont probablement été détruites. Par contre, il existe encore une chance de la retrouver.

Voir les articles :

https://www.affaire-seznec.com/2022/03/berengaria-le-21-mai-1923-letau-se.html

https://www.affaire-seznec.com/2022/03/berengaria-new-yorkcherbourgsouthampton.html

Selon Marc Duriez, "J’imagine très mal Turrou voyager sur un transatlantique autrement qu’en première classe, surtout s’il était porteur de 6.000 dollars à l’aller. Je crois même qu’il lui fallait réserver une cabine à deux lits pour lui seul, par sécurité. Au retour, par contre, il a pu se contenter de la deuxième classe."

Lors de la visite en France de Leon Turrou en 1939 pour la promotion de son livre et la sortie du film "Confessions d'un espion nazi", il voyage sur le transatlantique Normandie. Il est inscrit sur la liste des passagers "Cabin Class" c'est à dire 1ere classe. Nous n'avons pas d'information pour 1923.

Selon Marc Duriez, "Je constate également à la lecture du billet de Bertrand Vilain qu’il insiste pour imaginer un débarquement éclair à Cherbourg, alors qu’on lui a prouvé le contraire. Il écrit  : «  Le débarquement des passagers à Cherbourg est très rapide, entre 30 minutes et 2 heures.  » Aujourd’hui, certainement, mais j’ai expliqué chez madame Langellier qu’à l’époque les paquebots n’arrivaient pas à quai et restaient dans la rade. Des transbordeurs venaient chercher les passagers et c’était très long. Un exemple donné par un document de la Cité de la Mer à Cherbourg montrait qu’en 1925 il fallait aux passagers d’un transatlantique près de quatre heures avant de monter dans les trains spéciaux, qui se trouvaient tout près de la gare maritime."

Cet argument n'est pas très sérieux et il est complètement faux. L'exemple donné dans l'article de 1925, en fait daté du 8 juin 1925 montrait qu'il avait fallu jusqu'à 4h00 pour débarquer les passagers mais uniquement ce jour-là. La situation était exceptionnelle car 8 transatlantiques avait fait escale. Comme Langellier utilisait cet argument en boucle, j'ai écrit un article :

https://www.affaire-seznec.com/2022/09/le-temps-de-dechargement-des-voyageurs.html

Selon Marc Duriez, "En résumé, la «  déduction logique  » de Bertrand Vilain est à rejeter complètement. Leon Turrou peut en effet s’être trouvé parmi les passagers du Berengaria débarquant à Cherbourg le 21 mai 1923, mais pas pour les raisons qu’il avance. Surtout, il peut avoir voyagé sur un tout autre navire et être arrivé dans un tout autre port européen à une tout autre date. Il peut être arrivé fin mai au Havre, s’être rendu directement en Pologne et n’en être revenu que fin juin pour se rendre à Monte Carlo. Cette hypothèse est tout aussi valable que celle de notre romancier."

Non, cette hypothèse est peu probable puisqu'il n'y a aucune information indiquant qu'il se soit rendu en Pologne. Marc Duriez ne connait pas le contexte des voyages en transatlantiques en 1923. Il imagine que Turrou aurait pu prendre tel ou tel bateau, aller à tel ou tel endroit.  

Il est établi qu'il a voyagé avec la Cunard. Les voyages aller et retour sont toujours effectués sur la même compagnie. Il peut y avoir des exceptions mais elles sont rares. Pour se rendre en Pologne, en Russie ou je ne sais où avec la Cunard, il faut aller jusqu'à Southampton qui est le "hub" de la compagnie puis prendre une correspondance sur un autre bateau. Dans ce cas, les passagers sont enregistrés à leur arrivée sur le sol du Royaume-Uni. Les listes de passagers  été sauvées sur micro-film et elles sont accessibles aujourd'hui. Le nom de Turrou ne figure sur aucune de ces listes. Il est donc bien descendu à Cherbourg.

 J'ai expliqué les 26 éléments qui convergent vers Leon Turrou. Il est absolument impossible qu'une autre personne présente les mêmes caractéristiques que Turrou. Ces éléments sont expliqués dans mon livre. Il est vrai que l'arrivée du Berengaria le 21 mai 1923 à 16h00 explique pourquoi l'affaire Seznec commence un lundi de Pentecôte, le 21 mai 1923 vers 20h30. C'est la première fois que quelqu'un est capable d'apporter une réponse à cette question. 

A suivre...

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