Bertrand Patenaude m'annonce en même temps que ses meilleurs voeux pour 2025, la sortie de son livre "Big show in Bololand" traduit en russe. Cette traduction a été faite par l'European University de Saint-Pétersbourg qui diffuse aussi le livre en Russie.
Bololand est un ouvrage magistral de plus de 800 pages sur la mission russe de l'A.R.A. (American relief Administration) de 1921 à 1923 pour lutter contre la famine. Au-delà de la mission humanitaire, c'est aussi un témoignage historique exceptionnel sur les débuts de la Russie des Soviets.
Concernant plus précisément l'affaire Seznec, il y a un chapitre entier sur l'automobile "Machine Politics" avec la vente de 24 Cadillac le 26 mai 1923 à un organisme Russe en charge du ravitaillement humanitaire. En réalité, les Cadillac étaient destinées à la Tcheka OGPU de Dzerjinski. Dans un chapitre ultérieur, "Dangerous men in Russia", Bertrand Patenaude évoque longuement le cas de Léon Turrou. Mes recherches sont parties de cette affaire de Cadillac dont le procureur Guillot avait affirmé lors du procès Seznec qu'elle n'avait jamais existé. J'ai réussi à démontrer l'implication de Leon Turrou qui apparaît comme le lien sombre entre Quéméneur et Dzerjinski.
Suite à mes travaux, avec Denis Seznec, nous avons rencontré son avocat, Jean-Yves Le Borgne pour étudier la possibilité d'une nouvelle demande de révision. Ce dernier nous a indiqué qu'une demande était jouable avec la découverte de l'affaire des Cadillac et l'implication du Colonel Léon Turrou. Mais, il fallait aussi prendre en compte le témoignage de petit-Guillaume qui prouvait que Guillaume Seznec n'avait pas tué. En effet, Petit-Guillaume a vu Quéméneur décédé dans la salle à manger de ses parents à Morlaix. Mais il a aussi déduit à l'âge adulte qu'il s'agissait d'une possible agression sexuelle. Donc, Denis Seznec se trouvait dans une situation où innocenter son grand-père revenait à accuser sa grand-mère.
Dernièrement, un cinéaste amateur, Pierre-François LeBrun a tourné un reportage avec deux historiens tout autant amateurs, Michel Pierre et Annick Le Douget. Ces trois-là, qui ne doutent de rien, pensaient avoir réglé toute l'affaire Seznec sans faire de recherche sérieuse, uniquement sur la base du rayonnement de leur génie.
J'ai démontré l'ineptie des thèses de Michel Pierre et Annick Le Douget avec des sophismes pour toute pensée, l'indigence des sources quand il y en avait, les nombreuses erreurs factuelles. Une petite recherche sur ce blog apporte toutes les preuves de mes affirmations. Ce documentaire qui devait être la fin de l'affaire Seznec a fait pschitt, le four, un peu comme le sketch de la valise dans les bronzés.
Il y a quand même eu un effet bénéfique. Seznec a été condamné pour meurtre sans la moindre preuve. Cent ans après, les anti-Seznec n'ont rien trouvé, pas le moindre élément. Nous avons vu Michel Pierre bafouiller quelques propos incohérents sur Landru alors qu'un journaliste lui faisait la remarque qu'un faussaire n'est pas nécessairement un assassin. Sans parler d'Annick Le Douget qui s'énerve dès qu'on ose la contredire dans ses certitudes.
Aujourd'hui, les partisans de l'innocence ont tous les atouts. Les éléments pour obtenir une nouvelle révision n'ont jamais été aussi nombreux, solides, prouvés, scientifiques. Denis Langlois a écrit au ministre de la Justice en demandant la révision basée sur les éléments suivants : "Depuis
une vingtaine d'années, beaucoup de gens se sont penchés sérieusement
sur cette affaire et ont découvert un certain nombre de choses,
notamment l'existence de ce fameux Américain qui devait traiter avec
Seznec et Quémeneur une affaire de vente de voitures. Quémeneur serait
revenu à Morlaix, dans la maison familiale des Seznec et aurait eu une
altercation avec la femme de Seznec."
Le seul qui puisse forcer la justice à rouvrir le dossier est Denis Seznec. Nous attendons sa décision.
Quant à moi, je pense être occupé cette année par la consultation d'archives et l'écriture d'un nouveau livre. Meilleurs voeux pour l'année 2025.
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