mardi 5 mars 2024

Vers la fin de l'affaire Seznec

Quand je me suis penché sur l'affaire Seznec, l'hypothèse Jaffré me semblait intéressante. J'étais parti de là pour développer mon hypothèse sur les Alpes Mancelles et la possible disparition du corps de Quéméneur dans un puits de mine de la Ferrière-Bochard. Cela n'a rien donné comme d'ailleurs toutes les hypothèses de l'époque basée sur la culpabilité. Ces dernières présentaient toutes les mêmes caractéristiques identiques à celles de la justice qui étaient d'émettre des chaines d'hypothèses invérifiables en obligeant à contorsionner les faits pour les adapter à ces hypothèses.

 

J'ai toujours une dent contre Michel Pierre qui dans son dernier ouvrage n'a pas fait un travail d'historien. Nos échanges se sont arrêtés quand il m'a écrit que sur l'affaire Seznec, il avait des croyances. Je lui ai répondu que l'histoire est une science humaine mais une science quand même. Les croyances n'ont pas leur place. Son livre, "L'impossible innocence" est intéressant sur l'histoire de l'affaire mais il est biaisé en permanence par une croyance quasi mystique en la culpabilité. J'ai relevé des erreurs factuelles, une pauvreté dans l'argumentaire qui font que cet ouvrage qui pourtant ne date que de 2019 est déjà à remiser dans le rayon de la brocante à côté du livre de Jaffré.

Aujourd'hui la seule explication de toute l'affaire qui tient toujours la route et dont personne n'a été capable de remettre en cause les moindres fondements reste le témoignage de Petit-Guillaume, la véracité de l'affaire de Cadillac vers la russie des Soviets et l'intervention du Colonel Turrou.

Autrefois, il y avait de nombreux journalistes très compétents dans l'affaire Seznec. Ils connaissaient parfaitement les faits et ils étaient capables d'analyses fines. Aujourd'hui, il n'en reste plus que 2 ou 3 suffisamment compétents pour écrire autre chose que des banalités et des clichés éculés. 

Denis Langlois est resté figé sur la version de Petit-Guillaume. Il refuse d'admettre que le retour de Pierre Quéméneur à Morlaix est lié à une affaire de Cadillac qui a mal tourné et à l'intervention du Colonel Turrou. Il en est resté à une histoire de #metoo qui n'a aucun sens.

Denis Seznec est convaincu que l'affaire de Cadillac et l'intervention du Colonel Turrou comme décrite dans mon livre ; "Affaire Seznec : Les archives du FBI ont parlé" est bien la clef de l'énigme mais il refuse d'admettre la version de Petit-Guillaume. Comme nous l'a dit l'avocat de Denis Seznec, Maître Jean-Yves Le Borgne, une demande de révision basée sur uniquement sur Turrou n'apporte pas la preuve que Seznec n'a pas tué Quéméneur.

Concernant la Russie Soviétique des années 20, il n'existe pas plus de 4 ou 5 historiens français capables de comprendre ce qu'il s'est passé à Moscou en mai 1923. Michel Pierre ne fait pas parti de ceux-là. Il existe bien sûr, l'historien chercheur à l'université de Stanford en Californie, spécialiste de l'American Relief Administration, Bertrand Patenaude avec son magistral ouvrage : "Big Show in Bololand".

Aujourd'hui, je peux faire deux prévisions :

- Parmi toutes les diverses hypothèses concernant l'affaire Seznec, l'histoire ne gardera que le retour et le décès accidentel de Quéméneur à Morlaix. Une affaire de Cadillac telle que décrite par Pierre Quéméneur et Guillaume Seznec  a bien eu lieu en mai 1923 vers la Russie impliquant l'Etat soviétique par l'intermédiaire du Narkomindel et la GPU.

- Les archives Russes sur ce sujet n'ont jamais été ouvertes. Elles le seront un jour et nous aurons toute la lumière. Je suis une piste prometteuse qui est que l'affaire Seznec est remontée au pouvoir Soviétique via la SFIC et le Comintern. Une enquête aura nécessairement été diligentée pour savoir comment Pierre Quéméneur et Guillaume Seznec étaient au courant de détails d'une affaire au coeur du pouvoir soviétique. Etant donné la paranoïa du régime, il est quasiment impossible que la GPU n'ait pas recherché qui étaient les auteurs de cette fuite, soit un espion français inconnu, soit Turrou, dont les Russes le soupçonnaient d'être lui aussi un espion. Si cette piste est la bonne, nous pourrions avoir des détails de ce qu'il s'est passé après le 25 mai 1923 à Paris.

J'ai identifié plusieurs espions français faisant du renseignement pour les Russes en 1923. Il est possible qu'un de ces espions ait été mandaté pour faire une enquête parallèle à celle du commissaire Vidal et de l'inspecteur stagiaire Bonny pour suivre la trace de Turrou à Paris. De cette façon, je pourrais arriver à détenir la preuve que Pierre Quéméneur était toujours en vie après le 25 mai 1923.

Je travaille actuellement sur cette piste. J'ai identifié où sont archivés les dossiers...Comme je l'ai déjà indiqué, certaines mais pas toutes de ces archives sont interdites à la consultation. Si je trouve suffisamment d'éléments et la preuve de la survie de Quéméneur, cela fera l'objet d'un nouveau livre; "Affaire Seznec : Les archives de la GPU ont parlé".

 

 

Scan d'archives personnelles de Bertrand Vilain d'une photo d'agence de presse

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